Un juge gambien a ordonné lundi, le remplacement des avocats de l’ancien chef des services de renseignement gambiens, Yankuba Badjie, jugé pour le meurtre en 2016 d’un opposant au président de l’époque, Yahya Jammeh.
Kumba Sillah Camara, juge à la Haute Cour, a ordonné que soit attribué à M. Badjie « un avocat pour le représenter », ses deux avocats actuels ne s’étant pas présentés à plusieurs reprises et le procès faisant quasiment du surplace depuis des mois.
Ancien chef de la défunte Agence nationale du renseignement (NIA, l’instrument de répression du régime Jammeh), Yankuba Badjie est accusé aux côtés de huit autres anciens responsables de la NIA notamment de « meurtre et complot en vue de commettre un meurtre » sur la personne de Solo Sandeng, opposant à Yahya Jammeh décédé en avril 2016 alors qu’il était détenu par la NIA. Les “neuf de la NIA”, comme ils sont surnommés, sont visés par 25 chefs d’inculpation, dont meurtre et torture. Ouvert le 20 mars, leur procès a repris fin octobre, après plus de six mois d’interruption.
Selon Africanews, les accusés ont à nouveau plaidé non coupable, mais les audiences sont allées de report en report, les avocats nigérians de M. Badjie ne s‘étant pas présentés à deux reprises.
Lundi, le juge a également ordonné aux deux avocats nigérians, Christopher Mene et Emmanuel Chime, de se présenter à la prochaine audience prévue le 27 novembre pour expliquer « pourquoi ils ont été absents sans autorisation » de ces deux audiences. Après plus de 22 ans à la tête du pays, Yahya Jammeh est parti en exil fin janvier après avoir contesté pendant six semaines sa défaite à l’élection présidentielle de décembre dernier face à Adama Barrow. Au pouvoir dans son pays depuis bientôt neuf mois, le président Barrow a affiché sa volonté de rompre avec l’arbitraire et les violations des droits de l’Homme du régime de son prédécesseur, qui vit en exil en Guinée équatoriale.
(Libération)