Pour le dernier voyage en Chine de sa présidence, Barack Obama a été privé de tapis rouge à son arrivée au sommet du G20 de Hangzhou, samedi 3 septembre. L’image du président descendant d’Air Force One par une porte basse et un escalier court, qu’il utilise quand il arrive dans un pays à risques, a nourri les débats. Les chefs d’Etat qui l’ont suivi ont emprunté l’escalier d’honneur recouvert d’un tapis rouge. Ce « red carpet gate » (« scandale du tapis rouge ») reflète les frictions entre les Etats-Unis et la puissance chinoise.
Les couacs protocolaires ne se sont pas arrêtés là. Susan Rice, la conseillère à la sécurité nationale de M. Obama, a été empêchée un moment de rejoindre le président. Puis une responsable de la presse de la Maison Blanche s’est accrochée avec un officiel chinois. « Vous êtes en Chine, c’est notre aéroport »,lui a lancé celui-ci. La blogosphère nationaliste chinoise en a fait un héros.
Une nouvelle algarade a éclaté entre les agents de sécurité américains et les officiels chinois samedi après-midi, cette fois pour l’accès au lieu des discussions entre M. Obama et son hôte, le président Xi Jinping. « On a craint un moment que la confrontation devienne physique », a écrit un journaliste du New York Times. Dimanche, la révélation d’un tweet de l’agence de renseignement du Pentagone, la Defense Intelligence Agency (DIA), diffusé samedi, a relancé la polémique : « Toujours aussi classe, la Chine ! », y lisait-on. La DIA s’est depuis « excusée ».
M. Obama a rappelé que, si les Etats-Unis ne transigeaient pas sur l’accès de leurs journalistes, l’« empreinte » sécuritaire de ses déplacements pouvait parfois déconcerter les pays hôtes : « Nous avons beaucoup d’avions, d’hélicoptères, de voitures , de personnel », a-t-il expliqué, avant de chercher à rassurer sur la bonne santé des relations des Etats-Unis avec la Chine.
Le Monde