Entre chien et loup. C’est à ce stade crépusculaire que se trouve le football sénégalais depuis un certain temps. Entre les mains de personnes avides d’argent, de pouvoir et de renommée, le sport roi peine à atteindre ses objectifs. Et comme si cela ne suffisait pas, c’est autour d’un compris que le prochain président de la Fédération sénégalaise de football est en proie d’être choisi.
Quel manque de vision et d’ambition. Ceci aurait été accepté et acceptable si et seulement si le boss sortant en était à son premier mandat. Hélas ! Pour une quatrième candidature en dépit des turpitudes notées pendant tout ce temps, c’est insensé. Ce compromis est sans queue ni tête. Diantre, qu’est-ce qui arrive à ces hommes ? Je me suis posé cette question et la réponse est introuvable même avec une torche à la main en plein jour dans les rues de Dakar.
Car les raisons pour lesquelles Abdoulaye Saïdou Sow, Saër Seck et…Mbaye Diouf Dia ont accepté de mettre de côté leur candidature dans le seul but de soutenir Augustin Senghor, ne se comprennent et tous ceux qui sont soucieux du football sénégalais, en sont dépités. Mady Touré en premier. Quelle classe. Même se sachant vaincu, le patron de Génération Foot (GF) ne compte pas baisser les bras. Pourquoi ce consensus ? Je l’ignore. Mais je m’interroge plus d’une fois et pendant des minutes. La réponse à cette forfaiture ne me parvient toujours pas. Je me demande pourtant si vraiment le football sénégalais avait besoin, en ce moment, d’un tel deal ?
Les jours sont passés et je suis toujours hanté par mon questionnement. Je remue le ciel et tourne en rond. Je tapote ma tête, hachure mes cheveux mais jusque-là, mon esprit me torture car je ne trouve aucune raison pour arriver ) cette fin. Je ressasse alors les grands événements du football sénégalais de 2002 à nos jours. Revisitant le film des échecs de l’équipe nationale du football depuis l’arrivée de Me Augustin Senghor, je perds quelques larmes.
Pourtant. Voilà près d’un quart de siècle que les mêmes hommes se partagent les prébendes du football sénégalais. Voyageant au nom et pour le compte de la FSF, se tissant des relations à travers le monde pour leurs seuls intérêts alors que l’équipe nationale de football toute catégorie, a bien plus besoin de partenariats. Je me tape la poitrine, sers mes dents alors que j’ai, au même moment, des pincements au cœur.
Car avec eux depuis cette période, le foot sénégalais se laisse manger la laine sur le dos au vu et su de tous. Je passe le savon à toute l’équipe de Augustin Senghor. Autant que vous êtes, vous avez les pieds dans la même bottine par conséquent, vous ne pouvez plus, après tant d’années, faire avancer notre football. Aucune initiative crédible pour des stades de qualité. A preuve, dans un passé récent (suspension de Léopold Sédar Senghor), l’équipe nationale était obligée d’aller jouer au Maroc.
La Guinée et la Gambie avaient même proposé leurs services. Quelle humiliation pour un pays, quoique sans titre continental, a toujours produit de grands joueurs : Séga Sakho, Jules François Bocandé, Roger Mendy, Ousseynou El Hadji Diouf, Sadio Mané et…Edouard Mendy.
Par ce compromis pour un quatrième mandat de Senghor en vue, vous cautionnez, Abdoulaye Saïdou Sow, Mbaye Diouf Dia, Saer Seck la forfaiture. Certes, président de club (Gorée), vice-président de la CAF et membre du Comité exécutif, Augustin Senghor a encore besoin du football sénégalais pour exister mais l’avenir de celui-ci n’est plus entre ses mains. Il le sait très bien à tel point qu’en 2018 déjà et au début de son 3e mandat, il avait annoncé qu’il ne se représenterait plus. Mais ce poste à la CAF lui donne des ailes. Et tous ceux qui l’accompagnent et le soutiennent dans ce projet, le font au dépens du football sénégalais pour une seule et unique raison : le triomphe d’un homme. Hélas. La 4e candidature de Senghor à la FSF est le pompon du football sénégalais !
Gaston MANSALY, Journaliste