FRUSTRATIONS DE LIONS: Gana Guèye s’en prend à la presse, silence radio chez Kara Mbodj, Diafra Sakho n’a pas aimé le banc
Après chaque élimination, les premiers cafards commencent à sortir. En effet, les joueurs interrogés par la presse n’ont pas fait dans la dentelle. Si Idrissa Gana Guèye a réglé ses comptes avec la presse sénégalaise, Kara Mbodj lui,n a préféré ne pas parler pour ne pas déraper ; Diafra Sakho quant à lui, n’a pas aimé son statut de coiffeur.
C’est fini pour l’équipe nationale du Sénégal, qui s’est inclinée sur la plus petite des marques face aux Colombiens (0-1). Seulement, les coulisses de l’après match démontrent un semblant de malaise au sein de la Tanière. Alors que la presse attendait la sortie des joueurs pour prendre leurs réactions, certains Lions en ont profité pour régler leurs comptes. A l’image d’Idrissa Gana Guèye, qui n’a pas du tout apprécié les critiques qu’il a essuyées avant ce Mondial. Interrogé par les journalistes, le milieu de terrain d’Everton s’en est pris à la presse sénégalaise. «Je ne parlerai pas parce que la presse n’a cessé de me critiquer, donc je ne dirai pas un mot», a réagi le milieu de terrain des Lions. Titulaire à la pointe de l’attaque sénégalaise durant les deux derniers matchs de qualification, face à l’Afrique Sud, Diafra Sakho est sans doute mécontent de n’avoir joué que le dernier match. «Je n’ai rien à dire, parce que je n’ai pas joué. Demandez à ceux qui ont joué», a soutenu Diafra Sakho. Même son de cloche chez Kara Mbodj, dont sa participation à ce Mondial a longtemps été évoquée du fait de la blessure qu’il a trainée tout le long de sa saison en Belgique. «Je préfère me taire parce que je ne veux pas dire des choses de trop…», a soutenu le défenseur des Lions, qui n’a pas joué une minute durant ce Mondial. Des réactions qui en disent long sur l’ambiance qui règne dans la Tanière.
ALFRED NDIAYE: «Une élimination qui fait trop mal»
«C’est une élimination qui fait mal parce que nous ne pouvions pas avoir les cartons en tête. Nous sommes vraiment déçus, car on n’a jamais pensé qu’on allait se faire éliminer parce que nous avons pris des cartons. Je trouve que c’est une injustice et ce n’est pas normal qu’on se fasse éliminer comme ça. Nous avons fait une belle coupe du monde. Maintenant, c’est un peu regrettable de prendre des buts quand on mène au score ou en fin de rencontre. Sur l’ensemble des trois matchs, je pense que nous avons bien défendu le pays. «Peu de gens m’attendaient à ce niveau, mais le plus important, c’était que le coach ait toujours eu confiance en moi. Je me suis donné à fond dans le terrain lors des deux premiers matches, mais aujourd’hui, on n’a pas gagné et c’est dommage».
«Nous sortons la tête haute»
Malgré tout, le Sénégal sort de la compétition la tête haute. «Je pense qu’on a été digne et nous sortons dans cette compétition la tête haute. Sur les trois matchs, nous avons montré nos qualités et on s’est fait éliminer aux cartons. Nous sommes déçus, mais on va continuer à apprendre. Nous avons une belle génération et la Can arrive. Nous allons essayer de faire de bonnes choses là-bas. Le plus important, c’est de continuer à travailler pour arriver plus fort en 2022».
«Continuer à apprendre pour les prochaines échéances»
Au sujet du règlement fair-play, qui a éliminé le Sénégal, Alfred Ndiaye indique : «nous ne sommes pas qualifiés, mais nous avons les mêmes points que le Japon. Personne ne peut dire qu’ils sont meilleurs que nous. Le football, c’est comme ça, parfois ça se joue sur des détails. Nous avons prouvé que nous ne sommes pas moins forts que la Pologne, le Japon et la Colombie. Nous avons un très bon groupe. Ça fait six ans que je suis en sélection et je vois la différence. Il y a une très bonne ambiance entre les joueurs. On se soutient les uns les autres et nous allons continuer comme ça pour aller le plus loin possible lors des prochaines échéances».
Une Coupe du monde 2018 à oublier pour le football africain selon Rfi
Le Maroc battu dans l’attribution du Mondial 2026, toutes les équipes africaines éliminées dès le premier tour de la Coupe du monde 2018, une moyenne de points pris historiquement faible… Cette édition en Russie est un échec pour le football africain et l’arbitrage n’explique pas tout.
Pour la première fois depuis 1982, il n’y aura aucune équipe africaine au second tour de la Coupe du monde de football. Cette édition 2018 est l’une des pires de l’histoire du foot africain. En témoignent les 11 petits points cumulés par les cinq équipes du continent, et ce, en 15 matches. Avec 2,2 points pris par équipe en moyenne, c’est la pire phase finale. On est loin des 3 points de moyenne de 1998 et de 2002. Cette Coupe du monde 2018 aura été un long calvaire pour l’Afrique. Un calvaire qui a commencé par la défaite du Maroc pour l’attribution de l’organisation du Mondial 2026, battu par le trio Etats-Unis – Canada – Mexique. Sur le terrain, il a souvent été question d’arbitrage, de vidéos, d’injustice. Mais d’éventuelles erreurs ne suffisent pas à tout expliquer.
Des Egyptiens affaiblis
Privés de leur gardien Ahmed El Shenawy (forfait) et de Mohamed Salah (durant le premier match), les Egyptiens ont pourtant failli réussir leur entrée dans cette compétition. Ils ont longtemps tenu tête aux Uruguayens avant de céder 0-1 à la 89e minute. Cette défaite initiale leur a peut-être coupé les jambes avant d’affronter le pays hôte (1-3). Eliminés, les Pharaons n’ont pas eu la volonté (et les ressources ?) pour sauver l’honneur face aux Saoudiens (1-2), un comble.
Des Marocains malchanceux
Si une équipe peut se plaindre d’un tirage cruel et d’un arbitrage désavantageux, c’est bien celle du Maroc. Des décisions polémiques face au Portugal (0-1) et à l’Espagne (2-2) ont plombé le bilan des Lions de l’Atlas. Les Marocains ne sont toutefois pas exempts de tout reproche. Après avoir dominé face à l’Iran, ils ont craqué face à l’équipe la plus abordable du groupe (0-1).
Des Nigérians inexpérimentés
L’expérience, c’est aussi ce qui a manqué à la sélection nigériane, plus jeune équipe du tournoi. Les Super Eagles ont été trop inconstants. Dominés par les Croates (0-2), excellents en 2e période face aux Islandais (2-0), ils n’ont pas su achever une équipe d’Argentine velléitaire mais en proie au doute (1-2). Les Nigérians ont peut-être été privés d’un penalty valable face à la bande à Lionel Messi.
Des Tunisiens limités
Après un match accrocheur face à l’Angleterre (1-2), la Tunisie a été balayée par la Belgique (2-5). Les Tunisiens ont touché du doigt leurs limites du moment, surtout sans leur meilleur joueur, Youssef Msakni, forfait pour le Mondial 2018. Les Aigles de Carthage ont toutefois fini cette édition 2018 sur une bonne note, en battant le Panama 2-1. C’est leur première victoire en phase finale depuis 1978.
Des Sénégalais malheureux
Les Sénégalais ont décliné au fur et à mesure du tournoi. Après avoir battu la Pologne 2-1, ils ont en effet été tenus en échec 2-2 par le Japon, puis se sont inclinés 1-0 face à la Colombie. S’ils ont eu beaucoup de réussite en attaque, les Lions de la Teranga ont manqué de concentration puisqu’ils ont été rattrapés au score trois fois durant ce premier tour. Comme on dit en football, à ce niveau de la compétition, ça ne pardonne pas…
RFI