Madrid (AFP) – L’attaquant du Real Madrid Karim Benzema a confirmé mercredi qu’il payait les impôts issus de ses droits à l’image dans son pays natal, en France, sur fond de scandale autour de son coéquipier Cristiano Ronaldo, accusé de dissimulation fiscale via des montages offshore.
« Il faut payer ses impôts non? On me demande de payer mes impôts, je les paye, c’est tout », a déclaré l’avant-centre français, confirmant des informations du site Mediapart.
« Ce n’est pas un exploit. Je ne vois pas pourquoi tout le monde a parlé de ça, partout. Moi, je me concentre sur le foot et je paye mes impôts », a ajouté Benzema, auteur d’un doublé contre Dortmund en Ligue des champions (2-2) mercredi soir.
Selon des informations du site français Mediapart, Benzema a choisi de domicilier BOB (« Best of Benzema »), la société gérant ses droits à l’image, à Lyon dans sa région d’origine, alors qu’il aurait pu bénéficier d’un statut fiscal privilégié en Espagne, où il vit depuis 2010.
« Benzema a préféré la France, où il s’acquitte de l’impôt sur les sociétés, au taux de 33,3 % », révèle le site d’information en ligne, membre d’un consortium de douze médias européens (EIC) qui entend dévoiler pendant trois semaines les coulisses du foot-business, à partir de fuites obtenues par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.
– ‘Quasi-exception’ –
Sa société BOB, qui a réalisé par exemple en 2012 « un chiffre d’affaires de 1.647.000 euros » grâce notamment aux revenus versés par la Fédération française de football ou son équipementier Adidas, s’est acquitté de « 378.484 euros d’impôt sur les bénéfices ».
Non sélectionné en équipe de France depuis octobre 2015, en raison de son implication dans l’affaire de la « sex-tape », Benzema (81 sélections, 27 buts) fait figure de « quasi-exception », alors que d’autres joueurs majeurs comme son coéquipier Cristiano Ronaldo ont été épinglés dans l’enquête tentaculaire de l’EIC baptisée « Football Leaks ».
L’EIC accusait ainsi vendredi « CR7 » d’avoir « encaissé, en toute discrétion, un total de 149,5 millions d’euros de revenus de sponsoring dans des paradis fiscaux ces sept dernières années ». Sur ces droits d’image, « l’attaquant n’a payé que 5,6 millions d’euros d’impôts. Soit à peine 4%, et sans être poursuivi pénalement », a affirmé l’EIC.
Lionel Messi, star du FC Barcelone et quintuple Ballon d’Or, a lui été condamné en juillet dernier à 21 mois d’emprisonnement pour une fraude estimée à 4,16 millions d’euros, sur les revenus tirés de ses droits à l’image. L’Argentin, qui a fait appel, devrait échapper à l’incarcération, les peines de moins de deux ans n’étant généralement pas exécutées en Espagne.