Foot – Aliou Cissé: « Je n’ai effectué que 21 matches, il est donc difficile de jouer comme le Barça »

Victorieux vendredi de l’Afrique du Sud (2-0), le Sénégal a composté sa deuxième qualification historique à une phase finale de coupe du monde. Toutefois le jeu haché à la limite décevant que proposait Aliou Cissé et ses protégés durant les éliminatoires inquiètent plusieurs spécialistes en vue des échéances futures. Dans une interwiew accordée aux journalistes sénégalais dans l’avion sur le retour de Polokwane, le sélectionneur des « lions » a tenu à apporter des réponses. Il a aussi abordé d’autres sujets d’actualités dans les colonnes de Sport221.

Le Sénégal s’est qualifié certes, mais des voix s’élèvent pour décrier le fond de jeu proposé par l’équipe. Qu’est-ce que vous en pensez ?  

Avec la qualité individuelle des joueurs que nous avons, nous devons etre capable en un moment donné de mettre ces qualités individuelles un peu plus au service du collectif.
C’est vrai que par moment on manque de maitrise collectif et là-dessus on devrait progresser. On devrait aussi gagner en maturité et en intelligence dans le jeu mais la difficulté en équipe nationale c’est de mettre en place un collectif huilé.
Je ne suis pas en train de me dédouaner, mais depuis que je suis là (en 2015 ndlr), je n’ai pas fait 40 matches ni 45 matches. Je n’ai effectué que 21 matches et cela n’est meme pas la moitié du championnat de France ou du championnat d’Angleterre. Donc avec 21 matches, il est difficile de jouer comme le Barça. Il faut nous laisser le temps de continuer à travailler. Nous sommes conscients du travail qu’on doit faire, nous sommes conscients de la marge de progression que nous avons. En tout cas nous tenons le bon bout il faut continuer comme ça.

Il y a aussi des critiques sur le choix des hommes, que vous changez constamment votre effectif. Qu’est-ce que vous cherchez au juste ?
Les critiques comme je l’ai dit fait partie de ce métier-là. Avec beaucoup d’humilité je crois que je connais le travail. Ce groupe là qu’on dit aujourd’hui faire partie des meilleurs du continent a été constitué par mon staff. J’en profite pour féliciter mon staff technique, le staff médical, les intendants parce qu’ils font partie aussi de cette performance.
On a eu une vision de constituer un groupe fort avec des joueurs. On a eu le courage d’apporter des ruptures, se passer d’autres joueurs qui n’entraient pas dans notre philosophie. On a eu notre méthode, notre état d’esprit. L’état d’esprit qu’on voulait que les joueurs aient dans cette équipe nationale.
Maintenant beaucoup de gens parlent mais ne savent pas ce qui se passe à l’intérieur de ce groupe-là. Avant de parler du futur et du présent, il faut d’abord savoir ce qui s’est passé. Quand j’ai pris l’équipe en 2015 beaucoup de chose se sont passé, on a fait du chemin.
Avec mon staff, nous travaillons durement pour améliorer la condition de l’équipe, pour améliorer l’équipe sur le plan technico-tactique. Parfois ça prend du temps. L’équipe nationale du Sénégal, meme avec une équipe nationale tout court, c’est difficile de mettre en place un fond de jeu.
C’est des garçons qu’on a souvent tous les quatre voire cinq mois. Ce n’est pas évident de trouver les automatismes. Je ne me dédouane pas mais l’importance est que je suis conscient qu’il y a encore du travail. Nous allons continuer à conserver les acquis de cette équipe et puis essayer de chercher les joueurs qui sont capable de nous renforcer.

 Vous avez des noms pour renforcer cet effectif ?
Pas encore, c’est juste des projections. Mais ce que je peux vous dire est sur le plan de la qualité et de la quantité il y a de très bons joueurs. Si nous devons progresser, cette évolution peut se faire en interne déjà, après on verra pour la suite. Si on a la possibilité de nous renforcer sur quelque domaine on ne se gênera pas à le faire.

Les éliminatoires de la Can se pointent à l’horizon dans quel état d’esprit comptez-vous l’aborder, ne serez-vous pas euphorique avec cette qualification ?
Pas du tout. Dans le football, nous sommes conscient que les choses peuvent aller très vite et n’oublier pas qu’au soir de Ouagadougou tout le monde nous voyez éliminé. Pour vous dire que dans le football il ne faut jamais avoir autant de certitude. Le football ce n’est pas des mathématiques.
On a bien entamé ces éliminatoires et le deuxième match en Afrique du Sud il y a un an nous a plombé notre dynamique de victoire. On est qualifié, maintenant il faut aller à la coupe du monde pour exister.
C’est une autre manche, ça ne sera pas facile. La coupe d’Afrique sera aussi importante. Quand on est compétiteur, on a faim, on a envie de participer à toutes les compétitions on a aussi envie de gagner les compétitions. On a un groupe qui a envie de tirer le football sénégalais vers le haut. Il n’y aura pas de répit, il n’y aura pas de vacance tant que les objectifs ne sont pas atteint.

Un remake France Sénégal à la coupe du monde ça vous dit ?
(Rires) France-Sénégal pourquoi pas si le scénario se passe comme en 2002. Là actuellement ce qui est important est que les garçons savourent cette qualification. Nous notre génération à savoir Lamine Diatta Tony Sylva et d’autres ont écrit leur histoire, maintenant c’est à eux d’écrire leur histoire. C’est à eux de montrer au monde entier que le Sénégal à sa place à la coupe du monde. Je pense que tout le continent attend que le Sénégal y soit, vraiment je les félicite.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici