Depuis le début du procès du maire de Dakar, Khalifa Sall, un jeu de connotation s’effectue entre « Fonds politiques » et « Caisse d’avance » après plusieurs audiences au tribunal de Dakar. Du coup, les esprits se tordent dans ce jeu de mots où les protagonistes rivalisent d’ardeur et ce, dans l’unique but de statuer sur le sort du premier magistrat de la capitale.
L’interprétation de la caisse d’avance pose problème dans la mesure où Khalifa Sall et Mbaye Touré la considère comme des Fonds politiques, tandis que les percepteurs affirment qu’il s’agit bel et bien de caisse d’avance. Il a donc fallu aux avocats du maire de Dakar de remonter à l’époque coloniale pour y voir clair. Ils ont trouvé un document colonial datant de 1923 et qui institue la caisse. N’empêche, les avocats de l’Etat parlent de caisse d’avance alors que ceux du prévenu font état de Fonds politiques. Un micmac qui est parti pour insuffler une nouvelle dynamique de prolongation d’un procès tout aussi complexe. Et Khalifa de réitérer ce principe auquel il tient tant : « Si j’avais accepté l’offre qu’on me proposait, je n’aurai pas comparu devant cette barre », martèle-t-il sans ambages. Même à la veille du procès, poursuit-il, ils sont venus de me demander d’accepter l’offre, parce que disaient-ils, l’Etat est un rouleau compresseur qui va t’écraser. Le mot est enfin lâché : écraser. Un mot qui certainement pourrait faire mouche si toutefois ce jeu de connotation entre « Fonds politiques » et « Caisse d’avance » penche au détriment du dernier. Ce sera donc de bonne guerre dans cette logique purement politique !