Le Fonds monétaire international (FMI) vient de boucler sa 5ème revue de l’instrument de soutien de la politique économique au Sénégal. Au terme de l’évaluation des résultats, le Fmi a conclu, comme d’habitude, que « le Sénégal connaît une situation macroéconomique stable ». Il estime que la croissance devrait dépasser 6 % en 2017 pour la troisième année consécutive et le déficit devrait atteindre les 3,7 % du Pib 2017.
« La dette a augmenté à un rythme plus important »
Mais, il n’y a pas eu que de bonnes nouvelles lors de la revue. Car, l’institution de Bretton Woods a souligné que « la dette a augmenté à un rythme plus important que ce que laisserait croire le niveau du déficit, car le Trésor a dû combler les déficits du Groupe La Poste et de la caisse de retraite de la fonction publique, en plus des dépenses au titre des budgets des années précédentes. »
Ainsi, l’institution déclare aussi que le Sénégal devra gérer son endettement avec prudence. « Alors que le Sénégal reste un pays à faible risque de surendettement, les indicateurs d’endettement se sont récemment dégradés, ce qui nécessite de grands progrès en matière de réformes fiscales et structurelles. Le Sénégal doit continuer de gérer sa dette avec prudence, notamment en faisant preuve de vigilance à l’égard de la dette non concessionnelle », avertissent les fonctionnaires du Fmi.
Échec de la collecte des recettes
Aussi, informe le Fmi, les résultats du programme à fin septembre 2017 ont été satisfaisants. Cependant, « tous les critères d’évaluation et objectifs indicatifs à fin juin 2017 ont été respectés, à l’exception de l’objectif indicatif sur les recettes fiscales, en raison d’un niveau de recettes pétrolières inférieur aux projections. »
Quant aux perspectives de l’économie sénégalaise, l’institution de Bretton Woods estime qu’elles restent positives. Cependant, les autorités devront hâter les réformes structurelles. Sans quoi, sa croissance risque de piquer du nez. « Le pays a progressé dans l’exécution des projets d’infrastructures, mais il doit à présent accélérer la mise en œuvre des réformes pour améliorer le climat des affaires et attirer des investissements privés », indique le Fmi.
Le principal enjeu macroéconomique du Sénégal à court terme, selon le Fmi, « sera de créer l’espace budgétaire nécessaire d’une part à l’investissement en infrastructures pour faciliter le développement du secteur privé et, d’autre part, aux dépenses sociales, sans compromettre la viabilité de la dette ».
avec IGFM