Lors de la revue annuelle du portefeuille des projets financés par la Banque mondiale au Sénégal, Cheikh Diba, ministre des Finances et du Budget, a relevé l’importance de cette session dans un contexte décisif pour le pays. Il a annoncé que le gouvernement finalise actuellement un nouveau cadre de politiques publiques, tout en préparant un nouveau Cadre de Partenariat Pays (CPP) avec la Banque mondiale.
Ce plan de développement national, qui définit les priorités du Sénégal à l’horizon 2050, met l’accent sur « la prospérité, l’équité et la transparence ». Le ministre a rappelé l’importance de réorienter le portefeuille des projets afin qu’il soit aligné avec ces nouvelles priorités nationales afin de garantir une allocation optimale des ressources financières mises à disposition du Sénégal.
Cheikh Diba a également profité de cette occasion pour évoquer la récente présentation du rapport d’audit sur la gestion des finances publiques, élaboré en application du Code de transparence de 2012. Ce rapport, fruit d’un engagement pour « une gestion rigoureuse, transparente et efficiente des finances publiques », met en lumière certaines « insuffisances » dans la gouvernance budgétaire et financière, incitant le gouvernement à adopter des mesures correctives « vigoureuses ».
Le ministre a réaffirmé la volonté du gouvernement d’améliorer la gouvernance financière du pays, notamment en renforçant l’intégrité de la gestion de la dette, du budget et de la trésorerie de l’État. À ce titre, une communication « transparente et responsable » sera instaurée pour maintenir la confiance des partenaires financiers.
Lors de cette session, le portefeuille des projets a fait l’objet d’une évaluation approfondie. Actuellement, il englobe 21 projets nationaux et 11 projets régionaux couvrant des secteurs stratégiques tels que les infrastructures, le développement humain, le développement durable et le numérique. Toutefois, le ministre a précisé que ce portefeuille devra être réévalué et réorienté en fonction des nouvelles priorités du Sénégal, notamment dans le cadre de la Stratégie Nationale de Développement 2025-2029.
« Nous devons promouvoir un développement endogène », a-t-il insisté, en valorisant le capital humain et en développant des pôles territoriaux compétitifs. Chaque projet devra s’inscrire dans cette dynamique pour assurer sa pertinence à long terme. Il a également mis l’accent sur la nécessité de rationaliser les dépenses publiques en orientant les ressources vers les projets les plus performants, quitte à restructurer ou abandonner certains d’entre eux si leur efficacité est remise en cause.
Le ministre a annoncé la mise en place d’un nouveau système de contrôle des coûts et des résultats, afin de « compter jusqu’à l’impact de chaque franc CFA investi ». Ce système vise à évaluer de manière rigoureuse l’efficacité des ressources utilisées et à lier les impacts réels à chaque secteur concerné.
Cheikh Diba a réaffirmé l’engagement du gouvernement à travailler en collaboration étroite avec la Banque mondiale et les autres partenaires au développement pour maximiser l’impact des projets en cours. Cette coopération vise à participer pleinement à la transformation systémique de l’économie sénégalaise et à améliorer le bien-être des populations, dans un cadre de gestion « rigoureuse et transparente » des ressources du pays.