Avec 30 milliards dès la première année, c’est près de 100 milliards de nos francs que la DER « semble » avoir injectés en 2 ans pour permettre à des jeunes et des femmes d’améliorer leurs conditions de vie selon les souhaits du Chef de l’État Macky SALL. À l’heure du bilan, il est triste de voir que le « Pape de la DER » aura réussi à berner son monde à coup de com’ car le Sénégal n’a jamais compté autant d’ »ambulants » dans les rues de la capitale et le système financier décentralisé (SFD) reste encore et toujours le maitre du jeu dans la distribution de crédits à des taux presque usuriers, surtout chez nos braves femmes.
Comment les autorités se sont laissé prendre dans le jeu de Pape Amadou Sarr depuis tout ce temps? Mieux, les informations distillées par le Délégué Général sur de prétendus financements pour soulager les populations dans cette crise liée à la Covid-19 ont été portées dans le discours du Chef de l’État annonçant la reprise de notre vie économique. Pourtant, la sortie du ministre Zahra Iyane Thiam devait sonner comme une alerte, elle qui avait réfuté l’annonce du Délégué Général de la Der sur un financement qu’elle aurait reçu au nom de son organisation. Alors combien sont-ils les Sénégalais qui ont fait l’objet de vrais-faux financements sur les registres de la DER ?
Soumettre la DER à un audit
Il importe à cet effet d’appeler la DER à se soumettre à un audit pour faire l’état des financements et l’impact réel de ses activités dans la baisse du chômage des jeunes et dans la prise en charge des besoins de financement des femmes. À la faveur de la crise, la DER a voulu nous refiler un « vaccin » contre le coronavirus en se présentant sur tous les fronts distribuant des appuis financiers à quasiment tous les secteurs de notre vie économique feignant surtout d’aller vers ceux impactés réellement par la Covid-19. Une belle manière de faire, qui aura conduit la DER à mettre en place un espace de vente de moutons plutôt que d’avoir à financer la filière, alors que ses 12 milliards ont été annoncés pour le secteur de l’élevage et de l’agriculture.
Par ailleurs, la situation des jeunes qui indispose le Chef de l’État au point d’encourager le gouvernement à accélérer la mise en œuvre des projets structurants à forte demande de main d’œuvre et le recrutement des volontaires de l’Agence de la Reforestation et de la grande muraille verte, suffisent à expliquer l’échec de la Der et de son Pape. Car entre le dernier trimestre de 2018 et les premiers mois de 2019, la Der a sillonné le Sénégal pour distribuer une enveloppe de 30 milliards. À Pikine et Guédiawaye, la DER a déclaré avoir financé 8 000 personnes pour une enveloppe de 2 milliards 600 millions, tandis qu’à Rufisque 3 523 bénéficiaires se sont vus accordés 1 milliard 130 millions, soit près de 4 milliards distribués en janvier 2019 dans trois des 4 départements de la région de Dakar. Une manne financière qui n’a pas pu empêcher de connaitre des affrontements récurrents entre agents municipaux et « ambulants » sur l’occupation anarchique des rues…. Avec 4 milliards, la vie de milliers de jeunes et de femmes issus de ces départements aurait littéralement changé. Pour aller encore plus loin et juger de façon empirique en confrontant les montants déclarés à la réalité du terrain, l’enveloppe de 791 333 1999 pour 2 471 bénéficiaires au niveau de la région de Matam pourraient faire sourire plus d’un, mais ce n’est rien aux 556 millions que Pape Sarr et ses ouailles prétendent avoir injecté dans la région de Kédougou. En tout état de cause, les financements de la DER n’ont véritablement pas laissé de trace dans les 45 départements du Sénégal, dans lesquels selon certains, l’impact de la Bourse de sécurité familiale est plus ressenti que tout autre projet. Mais comme le ridicule tue moins que le nouveau coronavirus en ces temps de pandémie, le Délégué Général, Pape Amadou Sarr tente de mettre en scène dans un ultime show médiatique, au niveau de Diamniadio dans des installations qui échappent à ses financements, un dernier baroud d’honneur pour tenter de nous vendre ses masques.
Pape D. Faye