Le 04 Avril le Sénégal va fêter avec enthousiasme son accession à la souveraineté populaire. Tôt le matin le boulevard Charles De gaulle va être envahi par du monde pour se délecter par mouvements bien rythmés de nos forces de Défense et de sécurité.
Le seul hic est qu’on tue impunément de jeunes citoyens et le plus souvent, ce sont les gens de la gendarmerie ou de la police qui sont mis en cause ou qui en seraient les auteurs. Mais ils sont rarement inquiétés. Et la liste est bien longue. A la limite effroyable. Le jeune Bassirou Faye étudiant à l’université Gaston BERGER a été froidement tué par les forces de l’ordre lors d’une manifestation d’étudiants. Ses camarades réclament justice depuis des mois. Les forces de l’ordre qui ont été indexés n’ont jamais été inquiétées. Combien de jeunes arrêtés dans des conditions scandaleuses ont perdu la vie dans des cellules de police ou de gendarmerie. La liste des jeunes victimes de la folie meurtrière de la police fait froid au dos. Il s’agit juste de lire les rapports des organisations de défense des droits de l’homme. Une folie non seulement criminelle mais scandaleuse et honteuse. Où va la République, quand la police ou sa gendarmerie verse dans la violence, la torture et l’homicide ? Ne devraient-elles pas aider à sanctionner les crimes au lieu de les commettre ? L’arsenal de répression exhibé le jour de la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle atteste éloquemment de la détermination des forces de défense et de sécurité à mater tout un peuple.Ces zélés de la répression ignorent qu’un Etat est crédible quand il est policé, c’est à dire civilisé, et non quand il est policier, autrement dit violent ! Un Etat policé est par essence une forteresse de paix. Mais un Etat policier est très souvent un creuset de barbarie qui brutalise, réprime et tue sans état d’âme ! Personne ne doit ignorer que l’impunité est inconcevable dans un pays où le droit et la justice trouvent en chaque citoyen une citadelle. Malheureusement, au Sénégal, l’impunité et la partialité sont telles que l’Etat partisan qui l’ensemence s’identifie chaque jour à la négation de la justice.