Les révélations du Président Macky Sall sur les dépenses du Fesman (Festival mondial des arts nègres) ne sont, indique Libération, que la face connue d’une prédation financière jamais connue sous le Sénégal indépendant.
Le président de la République a révélé avant-hier, pour répondre à ses détracteurs, que 105 milliards de F CFA avaient été engloutis dans un « Festival de danse » en parlant du Festival mondial des arts nègres (FESMAN) organisé sous son prédécesseur, Abdoulaye Wade, qui avait confié la gestion à sa fille, Sindiély.
À vrai dire, Macky Sall n’a fait que « caresser » le scandale qui est beaucoup plus immense. Aujourd’hui, il n’est pas exagéré de dire que le FESMAN est le plus gros scandale financier sous le Sénégal indépendant.
Selon « Libé » toujours, les 105 milliards de FCFA évoqués par le Chef de l’Etat représentent les sommes dépensées dans le cadre du Festival dont le coût initial était de… 5 milliards.
Ce que ne dit pas Macky Sall, c’est que ce montant va assurément grimper puisque des pays comme la France et les Etats-Unis ont saisi le Sénégal pour se plaindre de créances impayées que réclament certains de leurs ressortissants. Et ceci est différent des 36 milliards de FCFA en contentieux nés du FESMAN.
Mais il y a bien pire. Au delà des faits déjà mis en cause par l’Inspection générale d’Etat (IGE), des sources renseignent que ces 105 milliards ont officiellement servis à payer des prestataires. Le problème est qu’à part les Pavillons montés à Ngor, personne n’a vu la moindre réalisation dans le cadre du FESMAN.
« En tout cas, aucun marché pouvant justifier ces dépenses n’a été enregistré à la Direction centrale des marchés publics », confie une source qui révèle que la somme de 1 milliard de FCFA offerte parle Gabon à titre de don a été tout simplement volée.
Et pour alimenter les caisses du FESMAN, Wade a usé et abusé des décrets d’avances. Les 100 milliards de F CFA devant servir à la modernisation de la ville de Touba, en raison de 20 milliards par an n’ont pas échappé à la bamboula financière. Une partie des crédits a été détournée pour transiter dans un compte dépôt avant d’être ventilé vers des comptes ouverts auprès de banques commerciales comme la Banque islamique.
Le même procédé a d’ailleurs été utilisé pour détourner vers les comptes du FESMAN 6 milliards de FCFA représentant des revenus de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) dans le cadre des appels entrants.