Interdite à plusieurs reprises surtout en ce qui concerne les enfants, la mendicité continue d’être une réalité palpable pour ne pas dire trop présente à Dakar. Cette mesure prise par les autorités demandant systématiquement aux nécessiteux de se retrouver dans les lieux de culte, semble être rangée dans les tiroirs de l’oubli. En effet, il faut dire que la plupart des rues de Dakar sont remplies de femmes mendiantes.
Une enquête sur le terrain ayant permis de voir que l’interdiction de la mendicité dans les rues et ruelles de la capitale n’est pas respectée. Malheureusement, elle reste toujours un métier pour la plupart que nous avons rencontré car, la conjoncture actuelle pousse nombre de braves femmes à braver la chaleur et les voitures pour espérer avoir une petite somme d’argent entre le matin et le soir.
Trouvée assise sur le trottoir à côté de l’axe routier qui longe sur la Voie de dégagement nord (Vdn), cette dame d’origine Guinéenne se nomme Marième. Ne maitrisant pas trop bien le Wolof, elle nous parle de son cas : «Je suis mère de trois enfants dont une fille et des jumeaux. Leur papa est un gardien. Avec une petite somme d’argent qu’il gagne à la fin du mois, il ne peut pas subvenir à nos besoins. Je le fais à cause des enfants et je suis obligée de le faire puisqu’ ils n’ont pas l’âge de travailler pour nourrir la famille.» Poursuivant, elle ajoute : «Je ne peux pas bosser parce que les jumeaux sont capricieux, et je n’ai personne à qui les laisser.» à l’en croire, mendier est assez difficile surtout que «l’on n’a pas assez d’argent et dès fois, on descend avec 1000 francs ou 500 francs CFA.»
Sa fille âgée d’au moins 9 ans, traduit les propos de sa mère qui maitrise mieux le Pulaar. Elle lance ceci : «Nous vivons avec ma tante. Elle fait aussi la même chose, c’est-à-dire mendier. Nous n’avons pas de maison et c’est très difficile pour nous. Ma maman est très fatiguée. Parfois, c’est très difficile pour que nous mangions.»
Un constat assez général qui n’épargne pas d’autres quartiers comme Sicap Liberté, les Parcelles Assainies en passant par Golf, les deux voies de Liberté 6 et un peu partout. À vrai dire, les femmes mendiantes attirent l’attention des passants, courant sous une forte chaleur pour une petite…pièce.