Son agression mortelle, à domicile de surcroît, dans le quartier populaire de Pikine-Khourounar, avait provoqué un séisme émotionnel sans précédent dans la conscience collective. Ce samedi 19 novembre dernier, celle qui portait encore le deuil de son défunt mari, qu’elle venait de perdre deux mois plus tôt, était loin de s’imaginer que son assassinat crapuleux allait provoquer un électrochoc décisif dans le pays, au point d’inciter le chef de l’Etat à monter en première ligne, dans la mise en branle d’une batterie de mesures coercitives, pour juguler cette criminalité galopante, qui venait, pour la 12e fois, en l’espace de deux mois, d’endeuiller la capitale. Et un destin macabre voulut que le «Sacrifice suprême» de l’Honorable vice-présidente du Conseil économique et social, Fatoumata Mactar Ndiaye, ne fut pas vain !
Jamais un débat national sur l’opportunité, ou non, de rétablir la peine capitale n’avait atteint une telle intensité dans les médias. Des juristes aux droit-de-l’hommistes, en passant par les religieux, chacun y allait de son inspiration, selon l’acception qu’il avait du caractère «précieux» de la vie humaine.
Pendant qu’une large franges d’indignés était farouchement favorable à l’abrogation de la Loi 2004-38, du 28 décembre 2004, ayant elle-même aboli la peine de mort au Sénégal ; d’autres se révélaient radicalement opposés à toute forme d’atteinte à la vie humaine, fût-elle celle du criminel lui-même !
Pour leur part, JAMRA et MBAÑ GACCE suggéraient au chef de l’Etat, qu’en sus de la nécessité vitale de consacrer à la problématique de l’insécurité un Conseil présidentiel spécial, il fût organisé une consultation populaire (référendum) sur l’opportunité de rétablir la loi du Talion. A la lumière de la forte indignation des populations, largement perceptible à travers les «talk-shows» des médias, il y avait en effet fort à craindre qu’elles se hâteraient de saisir cette opportunité pour exprimer, démocratiquement, leur impatience à faire changer la peur de camp !
Mais Jamra et Mbañ Gacce souhaitaient surtout que dans l’immédiat une mesure conservatoire fût prise relativement à la délivrance des autorisations de port d’arme à feu. Et nous continuons de croire qu’au-delà de la «paperasserie» administrative requise, le demandeur doit être soumis à une enquête de moralité, voire de voisinage.
De manière à s’assurer qu’indépendamment de la virginité éventuelle de son casier judiciaire, le candidat à la détention d’arme à feu n’est pas sujet à de l’hystérie ou prédisposé à d’incoercibles accès de colère, pouvant se muer facilement en ouragan de violence, pour des peccadilles de trois fois rien – cf., le meurtrier du taximan, à la station-service de Yoff… N’importe qui ne devrait pas être éligible à une autorisation de port d’arme à feu ! La vie humaine est trop sérieuse pour qu’il soit donné à n’importe quel quidam la latitude de faire passer son semblable de vie à trépas !
Suite aux décisions fortes, prises lors du premier Conseil des ministres suivant la série macabre (23 novembre 2016), la mine du Sénégalais lambda sembla relativement rassérénée, par la volonté affichée de l’Etat de faire face à ces «actes inhumains qui n’ont pas de place dans notre société». Il fut dare-dare budgétisé, pour l’exercice 2017, 10 nouveaux postes de police frontaliers, assortis du recrutement 1769 agents de Police et de 1416 agents de sapeurs-pompiers.
Les sanctions pénales pour certains crimes et délits graves, comme l’ivresse publique et les débits clandestins de boissons alcoolisées, furent renforcées. Sans oublier l’injonction faite aux gouverneurs de régions de dresser, à l’attention du pouvoir central, un état exhaustif des lieux, sur la sécurité des territoires placés sous leurs juridictions respectives… Le «sacrifice suprême» de l’Honorable Fatoumata Makhtar Ndiaye n’aura pas été vain !
L’Organisation islamique Jamra et l’Observatoire de Veille et de Défense des Valeurs Culturelles et Religieuses, « Mbañ Gacce », après avoir respectivement décerné, les années précédentes, une « Mention Spéciale » au Commissaire divisionnaire Mame Seydou Ndour, patron de l’Ocrtis, pour ses saisies-records de 2014 (dont le cumul s’élevait à 20 tonnes de cannabis, soit 2 milliards cfa), et plébiscité l’année suivante l’avocat à la Cour et Président de la Lsdh, Me Assane Dioma Ndiaye (pour avoir rejeté, avec Foi et Patriotisme, le financement d’une ambassade occidentale, voulant lui faire porter un plaidoyer favorable à la légalisation de l’homosexualité) ont porté pour cette édition leur choix sur l’Honorable Vice-président du Conseil économique et social Fatoumata Makhtar Ndiaye, qu’elles désignent «PERSONNALITE DE L’ANNEE 2016». A titre posthume.
Jamra et Mbañ Gacce, désormais orphelines de la présence bienveillante de cette brave dame au grand cœur, qui, de longue date, a toujours pris une part active et désintéressée dans nos activités (cf. les dernières conférences religieuses du Ramadan), formulent leurs ferventes prières à Allah, afin qu’Il lui soit réservé les plus hautes Rétributions, et que le Sommet de Firdaws soit sa demeure éternelle.