Fatou Dieng se réjouit du titre de championne d’Afrique et surtout de l’accueil du peuple sénégalais à leur arrivée à l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar. « Franchement, cela fait chaud au cœur. C’est là qu’on voit qu’on est un pays uni. Quand on est arrivé à l’aéroport, ils étaient tous là en train de courir. Le Premier ministre était là à la descente de l’avion et on est allé voir directement le président. C’est quelque chose de symbolique, ça montre que tout le peuple était avec nous », se rappelle-t-elle.
Pourtant, les Lionnes n’ont pas échappé aux critiques après la défaite d’entrée contre l’Angola et plus tard contre le Nigéria. Des critiques qu’elle trouve prématurée. « C’était compliqué. On nous critiquait déjà alors qu’on n’avait pas encore commencé. On perd contre l’Angola c’est la catastrophe, ensuite contre le Nigéria c’est la fin du monde. On s’est battu pour avoir ce qu’on voulait. On a fait taire ceux qui critiquaient, c’est le plus important », déclare-t-elle.
Et de continuer : « J’ai lu un message ou on m’a attaquée personnellement. On n’a cité mon nom et je trouve que … (elle ne termine pas la phrase). Je n’ai pas mis un couteau à la gorge du coach pour lui dire de me sélectionner. On n’est venu par patriotisme parce que notre pays avait besoin de nous et le coach a pensé qu’on est les meilleures du moment. Et qu’on nous critique comme ça… Je trouve que c’était dur. J’ai lu une phrase qui m’a vraiment blessée ».
La meneuse des Lionnes regrette que certains « gens qui connaissent le basket » se permettent de faire certaines critiques. Cependant, Fatou Dieng affirme être toujours à la disposition de l’équipe nationale si le coach fait appel à elle, lors des prochaines échéances.
« Tant que le coach fera appel à moi et que mon corps répondra, je jouerais. Je n’écoute pas les gens qui disent que je vieille. La plupart des joueuses sont en équipe nationale depuis qu’elles ont 17 ou 18 ans. C’est normal qu’on ait l’impression qu’elles sont vieilles. Elles sont en pleine maturité », explique-t-elle. Et d’ajouter : « Il faut que le public sache qu’on vient en équipe nationale en faisant des sacrifices. Quand un club nous contacte, il nous demande de ne pas venir en équipe nationale. Mais on choisit de venir en sélection. C’est pourquoi on est sans club actuellement ».
Fatou Dieng affirme être en contact avec des clubs européens et espère trouver un point de chute bientôt.
« Avant l’Afrobasket, j’avais des contacts qui m’avaient demandé de quitter l’équipe nationale alors que j’étais en préparation. C’est sûr que l’Afrobasket sera un plus. Ils vont voir que j’ai joué et c’est sûr qu’ils ont vu. Parce que ça passe un peu partout. J’ai eu des propositions un peu partout en Europe et j’espère que ça va continuer », révèle-t-elle.
Sur la promesse du chef de l’état de construire le Palais des sports, la meneuse des Lionnes croit dur comme fer que le président Macky Sall respectera sa parole. « Je pense que ça va se faire. Parce que le président a fait l’annonce solennellement et j’ai lu dans les journaux que ce sera au stade Léopold Sédar Senghor. J’y crois. C’est bien pour le Sénégal », affirme-t-elle.
Enfin, Fatou Dieng « espère donner une belle image du Sénégal et du basket-ball sénégalais » lors des JO 2016 de Rio Janeiro.