Avant de connaître Macky Sall, fraîchement nommé ministre, et de s’autoproclamer son « griot » de case, Farba Ngom était un anonyme dans le besoin, malgré une aventure en Afrique centrale d’où il était revenu sans le sou. Macky devenu président de la République, Farba est devenu riche comme Crésus. Cerise sur le gâteau, il est maintenant député et maire de son village, où il gagnait sa vie en squattant les cérémonies de mariage et de baptêmes de ses « guers » (nobles). Arriviste, maintenant il toise tous, dégaine son pistolet et insulte pour rien. Ce qu’il ne peut obtenir par la corruption, il l’arrache par la violence. Mais, sachant que le caractère illicite de son immense fortune intéressera la Justice quand son « noble » Macky quittera le pouvoir, Farba anticipe sur les évènements, en soutenant qu’il était très riche, bien avant de connaître, pardon, de retrouver celui dont il se dit le griot. Ainsi, il a soutenu devant les caméras de la Sen Tv qu’il a acquis sa superbe maison sis aux Almadies il y a de cela une vingtaine d’années. Ce qui est archi-faux, parce qu’il l’a achetée quand il est devenu député-maire et l’a construite en un temps record. Farba, analphabète, ne sait-il pas que l’autorisation de construire et les actes notariés sont datés, autant que l’acte de vente ? Ou bien a-t-il pu faire antidater les documents de ses biens grâce à des fonctionnaires véreux, qui en plus le craignent, puisqu’il se targue de faire et défaire des carrières ? Ce sont là quelques-unes des questions que se posent ses riverains du chic et paisible quartier des Almadies, qui l’ont vu arriver avec ses valises, il y a juste près de deux ans. Mais, ce qui est sûr, c’est que « un crime n’est jamais parfait ».