Au moment où les Universités Sénégalaises sont paralysées par les malheureux affrontements qui ont fait suite à la mort de l’étudiant de l’Université Gaston Berger de Saint Louis, les pauvres étudiants qui étaient déjà sur « les champs de bataille », face aux forces de l’ordre recevaient le message Wari sur leur portable respectif. Message qui faisait état du paiement des bourses. Paiement de ces miettes de 18.000 et 36.000 frs CFA.
Le défunt Fallou SENE aurait sûrement reçu le même message sur « son portable ». Portable d’une dépouille « en scellée » qui serait déjà sur la route de
Dakar pour autopsie. « Un message – Wari – d’Outre-Tombe » que Fallou SENE ne verra jamais. « Un message Wari » dont les vibrations d’alerte feront frémir son corps inerte à jamais. Un corps encore tacheté de sang et de sueur. Sueur et sang mêlés, dégoulinant d’un jeune au destin massacré par les forces de l’ordre. Des gendarmes ou policiers qui parfois n’ont que le langage des armes comme argument face à l’argument des idées brandies par les étudiants. Et pourtant le Chef de l’Etat avait bien recommandé que les bourses des étudiants soient payées au plus tard le 05 de chaque mois. Une mesure non respectée par les autorités compétentes. Des sanctions s’imposent. Comble de tristesse pour avoir moi-même assisté en 2001 au lâche assassinat de l’étudiant Balla Gaye à l’époque porté par les étudiants de l’UCAD jusqu’au au service médical du COUD. Alors qu’il venait d’être atteint mortellement par balle, de tels souvenirs sont encore vivaces dans la mémoire de tout étudiant témoin de cette page sombre de notre université.
Alors à quand le respect des franchises universitaires, une vielle revendication des étudiants ? Pour la mémoire de ces jeunes âmes aux rêves brisés à jamais, tombées sous les balles des forces de l’ordre depuis Balla Gaye, Mamadou DIOP, Bassirou FAYE, le dernier crime de cet étudiant de 2ème année de Lettres Modernes, Mouhamadou Fallou SENE, marié et père d’un seul enfant, devra être un signal fort pour les autorités du pays pour définitivement faire de la bourse Estudiantine « un investissement » et non une aumône qui peut parfois être fatale.