Face au Sénat, l’ex-chef du FBI accuse l’administration Trump de «diffamation»

Face au Sénat, l'ex-chef du FBI accuse l'administration Trump de «diffamation»

L’ancien patron du FBI, James Comey, s’exprime ce jeudi 8 juin devant la commission de renseignement du Congrès. Il accuse notamment l’administration Trump de l’avoir calomnié et d’avoir menti au sujet de la police fédérale. Il s’est néanmoins refusé à dire si le président Donald Trump avait cherché à faire obstruction à la justice en lui demandant de renoncer à une enquête sur son ancien conseiller à la Sécurité nationale Michael Flynn.

Face au Sénat, l’ex-chef du FBI accuse l’administration Trump de «diffamation»

Certains ont fait la queue depuis 4h du matin pour assister à cette audition, la salle est comble, la tension palpable. Depuis 10h du matin, heure locale, l’ancien patron du FBI est devant le Sénat, rapporte notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio. Le juriste est, pour le moment, à la hauteur de sa réputation : impassible, maître de lui-même, manifestement concentré pour ne laisser filtrer aucune émotion.

Mais dès sa prise de parole, James Comey, 56 ans, costume sombre, a montré qu’il était à l’offensive, expliquant avoir été choqué par les paroles de Donald Trump, qui a sali sa réputation après son éviction, « de la pure diffamation, dit-il, et des mensonges ».

« Bien que la loi ne mentionne aucune raison particulière pour renvoyer le directeur du FBI, l’administration a alors choisi de me calomnier et, plus important, (de calomnier) le FBI en disant que cette organisation était désorganisée, que le personnel avait perdu confiance en son dirigeant », a déclaré l’ancien directeur du FBI nommé en 2013 sous Barack Obama pour une durée de dix ans.

Fuites à la presse

James Comey indique par ailleurs avoir lui-même organisé les fuites à la presse de notes sur ses rencontres avec le président, pour faire ouvrir une enquête indépendante sur les ingérences russes dans l’élection. Un point sur lequel il n’y a pas de doute selon lui.

L’ancien patron du FBI déclare que Donald Trump ne lui a pas explicitement demandé d’abandonner l’enquête sur son ancien proche conseiller Michael Flynn. Mais il a tout de même interprété les paroles du président comme une instruction. Le président a-t-il tenté de faire obstruction à la justice ? Là l’ex-directeur de la police fédérale ne veut pas se prononcer…

Témoignage préliminaire

James Comey a pris de cours la Maison Blanche avec la publication de sa déclaration préliminaire diffusée mercredi soir, obligeant Donald Trump à réagir, à être en défense, ce qui n’est pas dans les habitudes.

Dans ce compte rendu précis, journal de ses multiples rencontres en tête-à-tête avec le président des Etats-Unis, il exprime son malaise face à un homme insistant, au point de demander au ministre de la Justice de lui épargner tout contact avec Donald Trump. Un souhait qui sera exaucé par son limogeage.

Rfi

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