LES QUESTIONS DE LA PRÉSIDENTIELLE – Les cinq candidats seront interrogés lors du débat de ce lundi soir sur la place que doit selon eux occuper la France dans le monde. Et notamment sur sa position vis-à-vis du voisin américain et de son nouveau président.
«Regardez ce qui se passe en France!», avec les attentats de Nice et Paris; la chancelière allemande Angela Merkel a commis «une erreur catastrophique» sur les migrants; l’Otan est «obsolète»; le Royaume-Uni «a eu raison» de quitter l’Union européenne… Le président américain Donald Trump est rarement tendre avec ses voisins outre-Atlantique. Son futur homologue français ne pourra toutefois pas se permettre de lui tourner le dos. Les candidats à la présidentielle en sont conscients:
Marine Le Pen a été l’une des rares responsables politiques français à se réjouir de l’élection de Donald Trump, y voyant «l’émergence d’un nouveau monde». La candidate du Front National a répété qu’elle espérait bien rencontrer le pensionnaire de la Maison-Blanche, soulignant leurs «points communs»: elle approuve notamment son patriotisme économique.
François Fillonavait appelé «au calme» après l’élection du républicain en novembre: «Donald Trump est le candidat d’un parti qui s’appelle le Parti républicain, qui n’a rien d’un parti populiste, qui n’a rien d’un parti d’extrême droite». «Il faut le juger sur ses actes, ce n’est pas la première fois qu’il y a un président américain élu un peu original. On a eu le président Reagan dont on disait à peu près la même chose. Trump, quand il sera aux affaires, sera très différent de ce qu’il est aujourd’hui», avait à l’époque souligné le candidat LR. À la question de savoir s’il redoutait une alliance entre Donald Trump et le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, il avait répondu: «Non seulement je ne la redoute pas, mais je la souhaite». Plus récemment, il s’est montré plus critique, qualifiant en janvier le décret anti-immigration du président américain d’«une injure à l’histoire des États-Unis».
Emmanuel Macron, lors d’un voyage à New York, en décembre, avait déclaré: «Donald Trump a une vision lointaine de la France, comme beaucoup d’Américains. Je l’invite à venir en France, constater comment elle se tient debout».
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Interrogé sur les relations qu’il pourrait entretenir avec l’actuel président américain s’il était lui-même élu, le candidat d’En Marche! a déclaré qu’il poursuivrait la «relation stratégique» entre la France et les États-Unis, tout en ne se privant pas de fustiger sa politique économique: «Je pense que M. Trump se trompe pour sa propre économie à vouloir défendre le protectionnisme». Il a également estimé que le président américain, connu pour ses positions climatosceptiques, «ferait une erreur profonde en reniant les objectifs en matière de climat». Il a enfin dénoncé en janvier son décret anti-immigration sur Twitter: «États-Unis: je soutiens ceux qui fuient la guerre et la persécution, je soutiens ceux qui défendent nos valeurs #NoBanNoWall».