EXPLOSION MEURTRIÈRE A L’USINE COPELIT AFRIQUE : Qui arrêtera Hassan Sentissi El Idrissi ?

EXPLOSION MEURTRIÈRE A L’USINE COPELIT AFRIQUE : Qui arrêtera Hassan Sentissi El Idrissi ?

L’explosion meurtrière de l’usine Copelit Afrique est le fruit d’un mépris total des actes et décisions du Gouvernement. Le ministère de la Pêche avait effectivement décidé de la suspension avec effet immédiat des activités de production et d’exportation de la société propriété de l’homme d’affaires marocain Hassan Sentissi dont le nom était apparu dans le scandale des licences de pêche sous Me Wade.

Résultat de recherche d'images pour "Hassan Sentissi El Idrissi"« Nous vous notifions la suspension avec effet immédiat de votre agrément ». C’est ainsi que le Directeur des Industries de transformation a conclu la lettre transmise aux responsables de Copelit Afrique vingt-quatre heures avant l’explosion d’une des chaudières de l’usine qui a fait un mort et plusieurs blessés. En résumé, s’il y a eu mort d’hommes, c’est parce que Copelit a fait fi de la décision des autorités. En effet, c’est mercredi dernier que le ministère de la Pêche a été saisie d’une plainte contre cette société spécialisée dans la transformation de poisson et établie à Mballing, sur la Petite Côte. Le même jour, le Directeur des Industries de transformation et deux agents se sont rendus dans l’usine pour faire une inspection.
Sur place, ils font deux constats pour le moins glaçants. Le premier est que l’usine rejetait en mer les eaux usées sans traitement. Ensuite, Copelit ne respectait aucune des normes techniques, environnementales et sanitaires dont elle s’était engagée à suivre à la lettre pour obtenir son agrément. Ce qui ne donnait aucun choix aux autorités du ministère de la Pêche que de sus- pendre cet agrément. Ce qui est grave dans cette affaire, c’est que le responsable qualité de Copelit a accusé réception de la lettre de retrait immédiat de l’agrément mais le groupe marocain a choisi en toute connaissance de cause d’ignorer l’autorité. Qui plus, la correspondance entraînait de fait l’arrêt de la production – ce qui n’a pas été le cas – mais aussi l’arrêt des opérations d’importation.
Il est juste à espérer maintenant qu’il y a eu mort d’hommes que les responsables de Copelit répondront devant la Pêche. Libération a appris que Copelit est contrôlée par Hassan Sentissi El Idrissi, domicilié à Casablanca, qui a confié la Direction générale à son fils Reda. Le nom du milliardaire était apparu dans l’affaire ses licences de Pêche octroyées sous Wade à des navires russes. Sentissi était le représentant de la « Société Atlantique de Pêche au Sénégal, demeurant au Centre de Transformation de Mballing, Mbour BP 800 », c’est-à-dire à la même adresse que son usine.
L’arrêté définissant « les conditions d’exercice dans les eaux sous juridiction nationale » n’a jamais été publié dans le Journal officiel selon les révélations d’une enquête de Greenpeace. Aujourd’hui, l’enquête judiciaire devra d’abord déterminer comment un agrément a été délivré à celui qui est aussi le président de l’Association marocaine des exportateurs alors que manifestement son usine fonctionnait dans le mépris total des règles.

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