L’exclusion de Farba Senghor et de Pape Samba Mboup du Parti démocratique sénégalais (Pds), par la haute instance du parti, est un fait «excessif» à en croire le politologue Yoro Dia selon qui, le Pds pouvait régler ses problèmes en interne sans pour autant les exposer sur la place publique.
«C’est dommage qu’un grand parti comme cela se retrouve dans la situation où elle est. Le Pds est dans cette situation pour une raison simple. Le Pds a été bâti autour de la personne d’Abdoulaye Wade. Ce qui était à la fois une force et une faiblesse. Abdoulaye Wade n’étant plus actif, ni éternel, ce qui était sa force est devenu sa faiblesse. Quand c’était une force, le Pds s’est toujours permis d’exclure ses numéros 2 sans pour autant que cela ait un impact sur le parti, mais aujourd’hui, je ne suis pas sûr que le fait d’exclure des icônes du parti ne puisse pas avoir de conséquences , analyse-t-il dans le quotidien Lobservateur du jour.
Parce que la légitimité d’Abdoulaye Wade n’a jamais été contestée. Abdoulaye Wade pouvait exclure qui il veut parce que le parti, c’était lui. Il déléguait sa responsabilité à des responsables du parti et en cas de conflit, il la récupérait» souligne l’analyste politique politique Yoro Dia. «Aujourd’hui, ajoute-t-il, le problème fondamental du Pds est que ni Oumar Sarr ni Karim Wade n’ont la légitimité incontestée de Me Wade».
«A part Abdoulaye Wade, je ne connais pas une personne qui ait le plus donné au Pds que Farba Senghor. C’est une grande perte pour le Pds et pour l’avenir du Pds, parce qu’il ne va plus y avoir de vitalité interne. Un parti politique, conclut-il, c’est avant tout des débats internes et contradictions».
Or, «La méthode soviétique qui consiste à exclure des gens n’est pas très efficace», note-t-il.
