La démission du président du Conseil constitutionnel représenta un coup brutal pour le régime socialiste, car elle sous-entendait que les résultats étaient truqués. Les résultats des élections de 1993 ne tomberont que 20 jours après le scrutin et l’assassinat de Maitre Babacar Seye, vice-président du Conseil constitutionnel. C’est ainsi que le président Diouf l’emporte au premier tour avec 58, 40 % des voix.
Durant le déracinement du baobab en l’an 2000, le président Diouf avait obtenu 41,33 % des voix au premier tour et 41,51 % au second tour et Abdoulaye Wade devient le troisième président de la République du Sénégal avec 58,49 % des voix. Après sept ans au pouvoir et de grands chantiers, le président Wade est parvenu à convaincre les Sénégalais durant les élections de 2007 qu’il remportera au premier tour avec 55,90 % des voix. Durant son second et techniquement dernier mandat, les malversations et son fils étaient source d’un problème majeur pour beaucoup de Sénégalais. Il décide toutefois de se présenter une troisième fois et le Conseil constitutionnel validera son troisième mandat. Durant les élections de 2012, le président Wade obtient 34,81 % des voix contre 26,58 % des voix pour le président Sall. Durant le second tour, le président Sall obtiendra 65,80 % des voix contre 34,20 % pour le président Wade. En 2019, le président Sall passera au premier tour comme l’avait fait le président Wade, avec 58,26 % des voix que le Conseil constitutionnel confirmera le 5 mars.
Macky Sall: pourquoi pas moi?
Ayant pris le pouvoir au moment où le Sénégal souffrait de dépassements budgétaires et de malversations financières, toute une nation avait espoir en ce président « normal » qui a une épouse « normale » et qui reflète les réalités sénégalaises. Il s’en est fallu de peu pour que le président ne veuille plus se rappeler de son passé douloureux et de faire comme si tout allait bien au Sénégal. Si nous analysons la manière dont les Sénégalais votent, on voit que faute de politique économique indépendante, le Sénégal finit systématiquement par adopter les programmes économiques des institutions de Bretton Woods et d’augmenter les prix des denrées et d’arrêter les subventions durant le second mandat des présidents. Cela fait que les présidents africains sont impopulaires durant leur second mandat et font face à la grogne de la population et à des manifestations interminables. Si la logique est respectée, il est IMPOSSIBLE que le président Sall gagne même s’il s’aventurait à se présenter à un éventuel troisième mandat.
Qui vivet videbit