Former un gouvernement, que n’est-elle rude comme tâche. L’exercice auquel on s’est prêté pour présenter une équipe gouvernementale qui soit en mesure de faire émerger notre chère patrie n’a pas été de tout repos. Tout de même, Il a réussi tant bien que mal à donner une idée de ce que devrait être le prochain gouvernement.
Loin de prétendre être plus royaliste que le roi, on sait pertinemment bien que dans le prochain attelage gouvernemental, il y aura des départs, des arrivées et des retours. Autrement dit, certains ministres ne seront plus de l’équipe, d’autres feront leur retour après une longue absence (les transhumants) et une partie non négligeable sera reconduite même s’il faut espérer un changement de portes-feuilles chez certains d’entre eux. Voilà comment, en ayant mis le critère de la performance et parfois la logique de partage entre alliés, la rédaction est arrivée à ce gouvernement de taille réduite par rapport au sortant. Juste 25 ministres choisis pour leurs compétences mais pas forcément pour leurs poids politiques. Il faut noter que le « régionalisme » n’est pas non plus un critère ; d’où une absence de « représentants » de certaines régions. La compétence est au début et à la fin de ce gouvernement qu’on attend de voir.
Les 11 postes qui ne devront pas changer : la primature et ces ministères-clé
Ils ne courent pas les rues, ces ministres qui ont fait un travail assez enviable à la tête de leur département. D’abord la primature. Le gouvernement peut être reconduit par Mahammad Boun Abdallah Dionne pour son bilan à la tête de la primature pendant plus de 4 ans et sa loyauté au président Sall dont il est un ami de longue date. A côté de cet homme, il y en a d’autres qui devront garder leurs postes pour le travail gigantesque qu’ils ont produit. On peut citer Mary Teuw Niane (Ministère de l’enseignement supérieur, de recherches et de l’innovation), Aminata Mbengue Ndiaye (élevage et production animale), Amadou Ba (économie, finances et plan), Birima Mangara (buget), Aly Ngouille Ndiaye (intérieur), Augustin Tine (Forces armées), Matar Ba(Sports), Omar Guèye (Pêche et économie maritime), Abdou Latif Coulibaly (Culture) et Pape Abdoulaye Seck (Agriculture et équipement rural). Non seulement ces ministres gardent leurs postes mais aussi toutes les prérogatives qui y étaient attachées.
Les ministres à remplacer à la tête des ministères à problèmes
Dans le septennat écoulé, des ministères très importants ont été secoués en permanence par des grèves cycliques. Et le rapport entre les administrateurs et les administrés est devenu tellement pourri que le dialogue ne pouvait prévaloir. Parmi ces départements, il y a le ministère de l’éducation, celui de la justice et le département de la santé qui doit être confiée à d’autres mains plus magnanimes et moins polémistes. Ainsi pourraient faire leurs entrées au gouvernement Maitre Malick Sall, responsable APR à Kanel (Education), Maitre Aissata Tall Sall(Justice) et Dr Anta Sarr Diacko jusqu’ici déléguée générale à la solidarité nationale (Santé et action sociale). Le ministère du Tourisme aussi devrait changer de patron et Abdoulaye Baldé peut s’en occuper en remplacement de Mame Mbaye Niang. Le ministère du Tourisme devrait englober aussi celui de l’environnement et du développement durable que dirigeait jusqu’à présent Mame Thierno Dieng.
Les ministères suivants devront également changer de mains : ministère de l’hydraulique et de l’assainissement pour Ameth Fall Baraya ; le ministère de la fonction publique qui pourrait s’adjoindre celui de l’emploi et de l’insertion professionnelledevrait revenir à Mansour Sy qui avait obtenu d’énormes résultats avec les syndicats en remplacement de Mariama Sarr qui devra se contenter d’un ministère nommé de la femme, de la famille et de la protection de l’enfance. La fusion de certains ministères permettra de réduire la taille du gouvernement sans pour autant constituer un frein à l’efficience recherchée.
Ces autres ministères qu’il faut fusionner pour réduire le train de vie de l’Etat
On pourra avoir un ministère du pétrole, des énergies, des mines et de la géologie en lieu et place de deux départements pour le confier à Mamadou Lamine Diallo du mouvement TEKKI ; un seul ministère des Transports et des infrastructures (terrestre, maritime, aérien) qui pourrait être sous la tutelle de Maitre Moussa Diop, directeur de Dakar Dem Dikk ; un ministère du commerce, de l’industrie et de la Petite et Moyenne industrie pour Modou Diagne Fada. Les ministères de Yaya Abdoul Kane et de Diène Farba Sarr peuvent être réunis en un grand département de la Gouvernance territoriale, du développement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire à confier à Abdou Ndéné Sall qui gérait jusqu’ici le réseau ferroviaire.
Dans cette logique de fusion, il faudrait un ministère de la jeunesse, des sports et de la construction citoyenne sous la tutelle de Matar Ba; Abdou Latif Coulibaly pourrait aussi adjoindre aux prérogatives de la culture celles de l’intégration africaine jusque-là confiées à Mbagnick Ndiaye. A la tête du ministère de la communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Economie numérique pourrait se trouver de la formation professionnelle Pape Mahawa Diouf du pôle de communication de Bennoo Bokk Yaakaar. De même qu’au département du Travail, du Dialogue social, des organisations professionnelles et des Relations avec les institutions, on pourrait avoir l’homme d’affaire Babacar Ngom de Sedima. Enfin le ministère de la promotion des investissements, des Partenariats et du développement des Téléservices de l’Etat devrait tomber, pour plus d’efficience, dans les mains d’Abdou Karim Sall, actuel patron de l’ARTP.
Avec ce gouvernement de 25 ministres, beaucoup de postes ministériels peuvent être supprimés sans conséquence majeure. L’efficience pourrait être atteinte pour les 5 ans à venir si le souci du partage de butin entre allié ne prend pas le dessus. Les ministres délégués devront tout simplement disparaître puisqu’il y a des directions et agences à côté de chaque département pour atteindre l’objectif de l’émergence.
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Khalifa Ababacar Gaye