L’émotion suscitée par par l’emprisonnement de Khalifa Sall audelà des frontières du Sénégal, l’appel récent du clergé en faveur d’un dialogue politique pourrait faire penser à une issue heureuse pour le maire de Dakar. Bien au contraire. Les enquêtes menées suite à des accusations de détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux, abus de biens sociaux pourrait s’élargir à des faits d’enrichissement illicite avec constitution de partie civile, indiquent des sources judiciaires bien au fait du dossier.
Il s’avère, selon des sources bien informées, que les enquêteurs, audelà du détournement établi suite aux dépositions des différentes personnes impliquées dans le dossier, a permis aux enquêteurs de s’intéresser au blanchiment de toute cette manne financière, près de deux milliards de francs en moins de dix ans. Dans ce cas, la suite logique vers laquelle s’oriente le parquet est l’enrichissement illicite. Les enquêteurs sont parvenus à la conclusion selon laquelle les biens du maire Khalifa Sall sont plus importants que ceux énumérés dans sa déclaration de patrimoine : une maison familiale à Grand Yoff héritée de son père, une maison aux Parcelles
Assainies Unité 20, acquise en 1985, une maison à Sacré Cœur II (8635 D) acquise en 1993, , un verger à Niague (Communauté rurale de Sangalcam, Rufisque), d’une superficie d’un hectare, obtenu en 1984, un terrain de 600m² à Yoff Ranrhar (1987), un terrain de 300m² dans le même secteur et un autre terrain à la Zac Mbao, trois terrains à Ndeni Guedj, toujours dans la communauté rurale de Sangalcam, une maison au Point E, une autre à Mermoz en copropriété avec son épouse, , une maison à Amiens (France) acquise en 1992, 199 actions à la BICIS, une assurance à BNP Paribas, un compte contenant 29,250 millions de francs.
Cette longue liste ne serait pas exhaustive et les enquêteurs semblent avoir la certitude que les biens du maire Khalifa Sall s’étendent à des sociétés qui gravitent autour des activités de la municipalité, spécialisées dans la voirie, l’assainissement, l’immobilier, l’organisation d’évènements, la régie publicitaire, toutes tenues par des proches de Khalifa Sall, mais qui ne seraient en fait que des prêtenoms au seul service du Maire de Dakar. La différence que l’accusation pour enrichissement illicite apporterait dans le dossier serait que dans ce cas,
Khalifa Sall sera obligé de justifier tous ses biens. « Il lui sera difficile de pouvoir justifier tout ce qu’il possède, même officiellement, parce que même des socialistes qui ont été ministres toute leur vie, ceux qui ont occupé les fonctions les plus élevées n’ont pas autant de biens. Disons que le Président Abdou Diouf, qui a passé toute sa vie dans l’administration, du poste de Gouverneur à celui de Président de la République, n’a pas autant de bien.
Revoyez le patrimoine déclaré de Macky Sall, il n’est pas aussi riche. Comment atil fait, quand on sait qu’il n’a pas totalisé dix ans comme ministre, à une époque où un ministre ne gagnait pas 500 000 francs », indiquent des sources judiciaires.
Latyr NDIAYE Senemédia