Sommes-nous en train d’assister à la deuxième saison de «Swissleaks», ce gros scandale de fraude fiscale révélé en février 2015 par Le Monde et ayant éclaboussé la filiale suisse de la banque britannique HSBC et plus de 100 mille de ses clients ? Ce vendredi, Crédit Suisse, la deuxième banque helvétique, a révélé dans un communiqué que ses bureaux à Paris, Londres et Amsterdam, font l’objet d’une enquête fiscale.
Selon le journal zurichois Tages Anzeiger, les locaux du Crédit Suisse dans les capitales concernées ont fait l’objet d’une «razzia». «Des objets de valeur tels que des tableaux et des lingots d’or (ayant été) saisis par des enquêteurs». Dans son communiqué, la banque assure qu’elle va «coopérer» les autorités fiscales des pays concernés.
La presse suisse indique que l’affaire est partie des Pays-Bas. «Les autorités fiscales de ce pays ont reçu des renseignements sur l’existence de comptes cachés pour cause d’évasion fiscale». On parle de 55 mille comptes suspects au Crédit Suisse. Des comptes dont les titulaires, comme pour Swissleaks, pourraient être de riches personnalités publiques éparpillées aux quatre coins de globe.
Cette affaire risque de constituer un nouveau coup dur pour Tidjane Thiam, le Franco-Ivoirien nommé à la tête de Crédit Suisse en juin 2015. En plein scandale Swissleaks. Une nomination qui, au départ, avait suscité l’enthousiasme des milieux financiers et des actionnaires de la banque suisse avant de provoquer leur inquiétude. Et pour cause.
Un an après son entrée en fonction, Thiam a vu l’action de sa banque passer sous les 10 francs suisses. «Il faut remonter à 1989 pour retrouver un niveau de l’action Crédit Suisse aussi bas», avait commenté le temps.ch en juillet 2016. Le journal en ligne d’ajouter : «L’affaire s’est corsée en mars dernier (2016) lorsque la banque a dû annoncer des dépréciations inattendues d’actifs à hauteur d’un milliard de dollars, entraînant une nouvelle perte».