« L’ethnisation du pouvoir » est devenue si manifeste qu’elle fait l’objet de discussion dans les grands-places du pays, de débats télévisuels et radiophoniques. L’opposition qui parlait de régime « Faysal » a commencé à l’utiliser contre le président, qui pourrait en pâtir ; surtout qu’il avait exhorté de proches collaborateurs à davantage faire la promotion des Hal pulaar, parce qu’ils seraient majoritaires au Sénégal. Ce qui, pense-t-il lui, garantirait sa réélection, qui est son principal souci de l’heure. Mais, son ministre Youssou Ndour ne l’entend pas de cette oreille. Il l’a fait savoir à quelques-uns de ses proches et conseillé, à travers un mémo, au président, selon les informations en notre possession, de faire nommer des cadres d’autres ethnies. Car Youssou Ndour est convaincu que c’est en renouant avec la République que son allié au pouvoir pourra conserver son fauteuil. Ce souteneur de la
première heure a quand même dû recourir à un mémo, selon nos sources. Ce qui illustre, encore, l’inaccessibilité du locataire du palais de la République. Il s’y ajoute que M. Ndour serait de moins en moins consulté en privé par le président Sall, qui n’en a plus que pour son restreint cercle familial et amical. Dès lors, va-t-il s’intéresser à l’avis de son ministre-conseiller ? S’il ne le fait pas, Youssou Ndour pourra se consoler d’avoir appliqué l’une des maximes de Hugo : « Fais que doit et advienne que pourra ». Le cas échéant, Youssou Ndour restera-t-il de marbre ?
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