Aux Etats-Unis, Robert Mueller poursuit ses investigations sur l’affaire russe et les liens supposés entre la Russie et l’équipe de campagne de Donald Trump. Le procureur spécial cherche à auditionner le président en personne, ce qui pour l’instant n’a pas été possible. Son interrogatoire fait l’objet d’une bataille juridique entre la justice et les avocats de la Maison Blanche, mais le New York Times vient de se procurer les questions que le procureur spécial veut poser à M. Trump.
Y a-t-il eu une volonté manifeste de perturber le scrutin ? Les Russes, avec l’appui des proches du président, sont-ils parvenus à manipuler l’élection ? Pour le savoir, le procureur spécial a préparé environ 50 questions sur quatre grands chapitres.
D’abord, le fond du dossier. On sait que plusieurs membres de l’équipe Trump sont soupçonnés de collusion avec Moscou comme son gendre, Jared Kushner et son ancien directeur de campagne, Paul Manafort. La justice veut également savoir si le président américain lui-même était au courant de leurs agissements.
Que saviez-vous, souhaite demander le procureur Mueller, des piratages venus de Russie, des tentatives de manipulation sur les réseaux sociaux, et de l’ensemble des actes malveillants visant à déstabiliser l’élection de 2016 ?
Ensuite, y a-t-il eu entrave à l’exercice de la justice ? Par ses tweets, par ses actes politiques, Donald Trump a-t-il cherché à se couvrir ou à se séparer de certains proches impliqués dans cette affaire ?
« Pour quelle raison, s’interroge par exemple Robert Mueller, en êtes-vous venu à licencier Mickael Flynn, votre ancien conseiller à la sécurité, alors qu’il était mis en cause pour ses liens avec l’ambassadeur russe à Washington ? »
Enfin, il y a les pressions sur Robert Mueller lui-même. Le procureur spécial veut poser cette question à Donald Trump : « Qu’avez-vous pensé de ma nomination, qu’avez-vous fait à ce moment-là, avez-vous parlé de mettre fin à mes fonctions ? »
Si Donald Trump accepte de témoigner devant Robert Mueller, ce qui n’est pas encore près d’arriver, l’interrogatoire s’annonce long et compliqué pour le président américain.
Rfi