La Cour suprême a jugé lundi que les législateurs républicains de l’État de la Caroline du Nord s’étaient rendus coupables de découpages électoraux illégaux destinés à atténuer le poids des votants noirs.
À la majorité de cinq magistrats contre trois, la plus haute juridiction américaine a donné raison à des militants associatifs qui dénonçaient des manœuvres « ciblant à dessein les électeurs issus des minorités afin de rogner leur pouvoir politique » en Caroline du Nord.
« Sauf raison impérieuse, un État ne peut utiliser la race comme facteur déterminant pour tracer des circonscriptions électorales », a souligné la juge Elena Kagan en lisant l’arrêt.
La carte électorale de l’État a été refaite en 2011, quelques mois après que l’ex-président démocrate Barack Obama a perdu sa majorité à la Chambre des représentants. Les deux circonscriptions invalidées présentent une forme très découpée reflétant une distribution ethnique précise.
Swing state
Selon l’organisation The Campaign Legal Center, « en augmentant exprès au-dessus de 50% la concentration des électeurs noirs dans les circonscriptions CD1 et CD12, où les électeurs noirs étaient déjà en mesure d’élire les candidats de leur choix, l’Assemblée générale de la Caroline du Nord a cherché à atténuer l’influence des votants noirs dans d’autres régions de l’État ».
La Caroline du Nord se défendait de toute stratégie partisane, assurant avoir respecté le Voting Rights Act de 1965, qui a rendu illégales les discriminations raciales dans les scrutins américains.
La Caroline du Nord fait partie des « swing states », ces États pivots qui peuvent basculer côté républicain ou démocrate. Chaque voix peut faire la différence, y compris au niveau local. Les Africains-Américains sont supposés voter très majoritairement pour les démocrates. Les Blancs penchent eux davantage vers les républicains.
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