En ma qualité d’avocat membre du collectif de la défense du leader de l’opposition démocratique, j’avais lancé une alerte attirant l’attention sur l’état de santé de ce dernier, qui se détériorait de jour en jour. Il accusait alors un début de déficit cardiaque ainsi qu’une paralysie complète de la partie gauche de son corps, entre autres anomalies organiques. L’état de santé de monsieur Ousmane Sonko a atteint ce jour du 30 Août 2023 un seuil alarmant, au point qu’il est à craindre que les seuls soins médicaux ne puissent plus lui éviter une dégradation irréversible de ses organes vitaux.
Les autorités politiques ainsi que l’administration pénitentiaire en sont informées, de même que le doyen des juges d’instruction qui a délivré le mandat de dépôt, à la suite d’un détournement de procédure du Procureur de la République, lequel est parti d’une arrestation pour un vol présumé d’un portable sans aucune valeur économique, suite à une provocation policière, pour requérir la détention fondée sur une kyrielle d’infractions sans unité de dessein, de connexité ou de concomitance. Ceux, autres que le Doyen des juges, qui ont le pouvoir de mettre fin à sa détention et qui n’avaient pas encore été informés de la situation sanitaire d’Ousmane Sonko, peuvent aller vérifier mes déclarations à la réanimation où le brave docteur traitant s’échine auprès de son patient, pour avoir la confirmation que ce dernier est épuisé et sur le point d’atteindre ses limites, avant qu’il ne soit trop tard.
La philosophie, la morale et le juridisme n’ont plus droit de cité. On ne peut rester sourd et de marbre face aux risques que le maintien en détention d’Ousmane Sonko pourrait engendrer alors qu’il existe des mécanismes juridiques internes conformes au Droit International, qui permettent de le libérer à l’instant même où j’écris. Je lance à l’occasion un appel pressant au Président de la République qui nomme aux emplois civils et militaires, pour qu’il renvoie sans retard le ministre de la justice de son poste pour incompétence pendant qu’il est temps, qu’il le remplace par un homme sage qui maîtrise les arcanes de la justice et le droit international des droits de l’homme et qu’il s’implique pour la libération immédiate d’Ousmane Sonko pour ne pas avoir à traîner le fardeau de ce qui est désormais très prévisible.
Ce sont aussi des conseils et, selon le dicton : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point ».
Maître Ciré Clédor Ly, Avocat à la Cour ;