Plusieurs attaques à Paris et dans le secteur du Stade de France ont fait vendredi soir au moins 35 morts, tandis qu’une prise d’otages était en cours au Bataclan, une salle de spectacle du centre de la capitale, dix mois après les attentats de janvier.
Selon le tout premier bilan de la préfecture de police de Paris, trois personnes ont été tuées dans des explosions dans le secteur du Stade de France, où se déroulait un match amical France-Allemagne auquel assistait le président François Hollande, qui a été évacué avant la fin de la rencontre.
A Paris, la préfecture de police dénombrait « au moins trois fusillades », notamment rue Bichat (Xe arrondissement), dans le secteur de la salle de spectacle du Bataclan (XIe arrondissement) et rue de Charonne (XIe arrondissement) ».
Quinze personnes sont décédées au Bataclan, où une prise d’otages est en cours, selon la préfecture.
« Ma soeur est dans le Bataclan », a raconté Camille, 25 ans. « Je lui ai téléphoné. Elle disait qu’ils avaient tiré. Et puis elle a raccroché ».
A 23 heures 53, le président François Hollande a pris la parole dans une courte allocution, annonçant la mis en place d’un état d’urgence sur l’ensemble du territoire et la fermeture des frontières. Il a évoqué une piste terroriste et déclaré que « »Face à l’effroi il y a une Nation qui sait se défendre et qui saura faire face ».
Attaques simultanées
Le bilan de ces attaques simultanées reste provisoire et « devrait être beaucoup plus lourd », ont indiqué plusieurs sources proches du dossier. De nombreuses équipes de secours ont été déployées et des périmètres de sécurité mis en place. Ces attaques surviennent dix mois après les attentats jihadistes de janvier contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et un supermarché casher à Paris, qui avaient fait 17 morts et ont été suivis de plusieurs autres attaques ou tentatives.
La dernière en date s’était produite le 21 août à bord d’un train à grande vitesse Thalys entre Bruxelles et Paris.
Avant cela, en juin, un homme avait décapité son patron puis, après une mise en scène macabre sur fond de drapeaux islamistes, tenté de faire exploser une usine de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). En avril, Sid Ahmed Ghlam, étudiant algérien soupçonné d’avoir tué une jeune femme, était arrêté en possession d’armes de guerre, alors qu’il préparait un attentat contre une église de Villejuif (banlieue sud de Paris).
Mi-octobre, dans un discours aux forces de sécurité, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait estimé que 1.800 Français ou résidents en France étaient « de près ou de loin concernés par des activités à caractère terroriste ».
Depuis les attentats de janvier, le plan Vigipirate est à son niveau maximum en Ile-de-France. Une mission de sécurité intérieure associée à ce plan est assurée sur tout le territoire par l’armée sous le nom d’opération Sentinelle.
La France participe depuis plus de deux ans à la coalition anti-Etat islamique en Irak mais n’a commencé à mener des frappes sur la Syrie que depuis octobre.
Elle a annoncé le 5 novembre qu’elle allait à nouveau déployer courant décembre dans le Golfe son porte-avions Charles de Gaulle, une décision suivant une annonce américaine d’une prochaine intensification des bombardements alliés en Syrie.
Dans ce contexte de « menace terroriste », Paris a décidé de rétablir un contrôle aux frontières pendant un mois, à partir de ce vendredi, à l’occasion de la conférence de l’ONU sur le climat (COP21) prévue du 30 novembre au 11 décembre au Bourget (banlieue nord).
Avec AFP