En méditant sur les germes endogènes de l’indiscipline de l’incivisme et des incivilités, je ssuis tombé sur un post de son confrère Mamoudou Bocoum dans lequel il dit :
« L’histoire de #PipiGate de l’apprenti car rapide (qui avait sorti son zizi pour uriner en pleine chaussée : Ndlr) me fait directement penser au Professeur Psychologue Philip Zimbardo avec sa théorie de la vitre brisée ou fenêtre brisée ou de carreau cassé, qui prédit que les imperfections de l’environnement vont générer la sensation que la loi n’existe pas. Regarder autour de nous, tout transmet une idée de détérioration, de désintérêt de je m’en-foutisme et d’insouciance et ceci va créer un sentiment d’absence de loi, de normes et de règles.
Ce que l’apprenti-chauffeur a fait au Sénégal, il l’aurait fait en France, il l’aurait chèrement payé.
Si vous mangez votre banane et que vous trouvez le sol propre et bien nettoyé il y a de forte chance que vous y réfléchissiez à 2 fois avant de jeter à terre. Autrement, si vous trouvez que les gens se soulagent aux murs votre cerveau vous dit automatiquement pourquoi pas? ».
Pour illustrer parfaitement ce qu’il dit je vous propose un exemple puisé du milieu médical chez nous :
Faisons une comparaison entre les hôpitaux Principal et Le Dantec.
À l’hôpital Principal c’est propre, avec un jardin bien entretenu, du gazon des fleurs, des allées carrelées bien nettoyées, pas un morceau de papier qui traîne par terre.
Par conséquent les visiteurs et les familles des malades hospitalisés respectent scrupuleusement la propreté des lieux, ne jettent aucune ordure par terre, etc….
À l’hôpital le Dantec : l’état des lieux génère d’emblée chez les visiteurs ce sentiment de non respect de la loi, d’absence d’ordre établi, et les incite à avoir des comportements de « sauvage » :
ils s’installent sur des nattes a même le sol, organisent une espèce de grand-place avec celui qui fait son linge par ci, l’autre qui attise le feu de son fourneau par là pour chauffer le repas, à côté celui qui prépare le thé par ci etc… bref un bordel digne d’un marché forain.
Vous allez ensuite à l’hôpital militaire de Ouakam : vous voyez de suite la propreté des lieux, les espaces verts bien entretenus et surtout les sentinelles militaires bien armées qui maintiennent l’ordre de façon implacable.
Ces mêmes visiteurs remarquent assez rapidement qu’il y’a un ordre établi et l’idée de le transgresser n’effleure nullement leur esprit. Ils adaptent ainsi leur comportement à l’environnement.
C’est pour cette raison qu’après avoir construit des infrastructures routières un peu partout à Dakar, j’avais préconisé, pour éviter l’installation sauvage des vendeurs avec leurs « fameuses tables » au niveau des rond-points, des carrefours et des espaces libres, d’emménager ces espaces et d’y mettre du gazon et des fleurs à entretenir régulièrement : c’est le meilleur moyen de dissuasion, plus efficace et moins coûteux même que le fait de coller un policier derrière chaque sénégalais.
Regardez juste l’occupation anarchique du rond-point Liberté VI par les vendeurs de chausseurs d’occasions, et de toutes sortes de n’importe quoi : littéralement transformé en marché sauvage !
De toute façon le reportage de cette chaine étrangère sur ce policier Amoul Yaakar décrit comme le seul incorruptible est assez éloquent pour montrer que le bordel serait entretenu par la corruption de ceux qui seraient charger de faire respecter l’ordre.
Au lieu de s’attaquer à cette gangrène et redorer le blason et l’image craquelée de son corps, le DG de la Police Nationale avait fait de sa priorité la traque des coupables d’outrages aux autorités sur les réseaux sociaux.
Je vous le répète pour la énième fois : ce peuple n’est pas encore prêt à consentir les efforts nécessaires pour un changement endogène et ça les autorités l’ont parfaitement bien compris.
Du coup le bordel a encore de beaux jours devant lui au Sénégal !