Dédié à Sidy Lamine Niasse
Quand se seront tassés fureurs et bruits éclos
Du Virus en planétaire errance
Que les marchands d’affres et d’effrois en seront
Les uns heureux les autres non- heureux
Et qu’on aura pour de bon jetés aux poubelles de morbides histoires
Les bulletins et billets de victimes de Covid
Quand opportunistes et autres larrons occasionnels auront fini
De percevoir fausses factures et rentes assimilées
Sur le dos candide de la plèbe
Quand on aura encore abjurés tous les commerces – à toi à moi…
Et deals semblables
Et à raison ou à tort en sera à leurs comptes et mécomptes
Quand sera à jamais tenu à carreau cet objet errant
Non identifié mais à appellation très et trop bien contrôlée
Et qu’on aura comme ralenti pleurs et prières à Nos morts
Tout autant aux morts de toutes les latitudes de la mappemonde
Quand en tous coins et squares apparentés
De toutes les capitales de la vaste communauté
Des Nations et des Hommes
On aura tacite mais consensuel dressé
Et haut hissé le Monument du Toubib inconnu
Et d’Ouest en Est et de Nord en Sud des Cités
Fini de renouveler
Respect et solennelle reconnaissance
Aux agents en charge d’ordre et de sécurité de toutes natures
Respect et solennelle reconnaissance
Aux corps en charge d’hygiène et de propriété
Respect et solennelle reconnaissance
À toutes parties prenantes à ce terrifiant et terrible
Mais honorable baroud
Pour La Vie et contre La Mort
Quand se seront tassées rages et peurs-paniques écloses
Du Covid-19
Et qu’à pas timides commenceront
De partout au monde à se remettre en place
Les touts et les riens qui donnent et saveurs et senteurs
Et sens à tous espaces et temps
Que le ciel aura retrouvé toutes ou presque toutes ses couleurs
Que nous aimons
Que la lune et le soleil recommenceront le cycle des saisons
Qui donnent corps et âme à la beauté du monde
Il faudra impérieusement et comme jamais
Prêter pieuse oreille à ceux icelles-là qui savent
Et savent véritablement
Non pas qu’écouter mais entendre parfaitement
Ce que désire la Planète et ce qu’attend le temps
Et alors ? Et alors ? Et quoi, lors ?
Et, lors ?
Retourner aux origines et froidement
Refaire le tour complet du propriétaire :
Savoir d’où nous venons ?
Savoir qui nous sommes ?
Et savoir ce qui est à accomplir
À fin sortir à jamais des histoires tragiques et drames
Dont est pour sûr marri le monde
Car le temps est bienvenu d’ordonner à l’Afrique
De se dépêtrer de toutes virtualites et utopies
Et aux Nations et aux Peuples de quitter illico
Car le temps est à pile d’ordonner
Toute peur et torpeur pour se tenir droits et debout
Et en marches colorées et bellement concordantes
À fin de somptueusement entrer en scène et
En maestro
Jouer les seules partitions qui vaillent
Et désormais priment sur toutes les autres :
Régir l’à-venir radieux du monde
Et de ses temps être le régulateur principal
Mais, pour ce faire, il est d’imperieux préalables
Et autant de chemins de croix à franchir, nom de Dieu !
Et, pour ce faire, oui pour ce faire combien ?
Combien de « il faut » nous faudra-t-il compléter
Comme autant de hics ruineux à combler ?
Et pour ce faire aussi combien de « nous devons »
Et autant de « je crois que » et de « je pense que » sont à transcender
Comme autant de « si » et « seulement si » qui vibrent en geignant
De trop d’entendus
De trop de sous-entendus
Et de containers entiers de rouges malentendus ?
Et, pour ce faire, oui pour ce faire ?
Pour ce faire, voyez-vous
Il importe que nous prenions le dessus
Sur trop de tares et poueuses vertus
Il importe que nous dénaturions trop de mauvais penchants
Et autant de ridicules tendances
Il importe que nous réapprenions à franchement nous aimer
À franchement nous remettre en question
À franchement tout mettre au grand jour
Et remettre en question et aux ordres majeurs de jours
De La République et de La Nation
Tous les élémentaires besoins qui nous aident à vivre
Et toutes les cruciales questions à résoudre
Et Dieu sait que de questions il n’en est qu’à foison
Qui plus est en ces nuits et jours terrifiants
Que traverse en geignant et en tremblant la gente humaine
Et nous savons toutes et tous et comme jamais
Toutes et tous et comme jamais
Eh oui et comme jamais !
Savoir et s’assurer !…
Que tout est question ou doit l’être
Et de fond en comble savoir
Que La Santé est une question
Que La Gouvernance est une question
L’Environnement est une question
Et ce sont nos enfants qui le disent et répètent en chœur
Et de par les sphères de Mère-Terre désemparés déplorant
Que les maîtres du monde comme sous suaire d’indifférence
Tout autant les adultes que nous sommes
Ne daignent toujours pas s’atteler encore moins penser
Leur léguer des heures et demeures habitables
Que La Solidarité est une question
Que La Religion est une question
Que La Thora est une question
Et La Bible une autre question
Et Le Coran une autre plus affreuse question
Et qu’au creux qu’au cœur de toutes ces questions
Il est en d’incomptables arènes des rixes étincelantes
Où sourdes et muettes et aveugles s’entrechoquent
Civilisations et Cultures
Et comme s’empoignent encore hélas
Et sans trêve
Et en toute ou presque toutes les latitudes du monde
Existence et Essence
Comme si Dieu devrait être et pour l’éternité La Question
Et La Seule à résoudre
Quand toutes les autres auraient révélé leurs mystères et misères
Que l’Éducation est une question
Que La Culture est une question
Que La Justice est une question
Que L’Incivisme est une question
Que L’Afrique est une question
Que Patrie et Citoyenneté sont aussi des questions
Que La Liberté est une question
De libertés à reconquérir et de libertés à conforter
De libertés à confirmer et de libertés à consolider
Et à rendre pérennes
Que Les Nouveaux Droits en sont d’autres
Et de plus poignants et exulcérants
Que Le Genre n’est plus une affaire de masculin-féminin
Mais une grave question qui en appelle une autre,
et une autre et encore d’autres
Et qui font de toute femme des toutes les Afriques
Aux yeux un peu ouverts
Sur La Vie telle qu’elle va –
Et un Trublion et une Amazone
Ou les deux tout à la fois
Toutes et tous et comme jamais !…
Savoir et s’assurer !…
Qu’Hygiène et Propreté sont autant de cruciales questions
Et qu’au cœur de toutes ces questions capitales
mis à part le verbe aimer et le verbe adorer
Le verbe manger le verbe lamper
Le verbe sommeiller et le verbe travailler –
Il est tellement d’autres et du premier groupe
Qui mériteraient qu’on les prenne intégralement
Non pas pour des occupations de routine
Mais les insère du lot des essentielles préoccupations
À honorer
Parce que le monde est en train de changer
Et qu’il nous faut ne rater aucun des trains à venir
Parce que le monde est en train de muter
Et qu’il nous faut cesser d’être des lionnes et des lions
Traînés par la queue
Parce que nous avons destin autre que porter sébile
Ou tendre la main aux autres
Parce que l’Histoire du monde et l’aventure humaine sont à rétablir
Parce qu’il urge de rendre véritablement humain l’humain
Et nous y avons rôle de témoins engagés à tenir
Désormais, oui, désormais !…
Nous devons avoir prise sur les choses
Désormais, oui, désormais !…
Être de ceux icelles-là même qui font L’Histoire
Désormais, oui, désormais !…
Nous changer
Et changer d’avenir
Et changer l’avenir
À en faire autant d’espaces et autant de temps
Conformes à Nos humeurs et perspectives !…
Changer, absolument !
Changer d’avenir !
Changer l’avenir !…
À en faire un territoire sans frontières et bruissant
De sérénades sans fin !
Élie-Charles Moreau