Revenu de son séjour en France tout juste avant la Tabaski, Sa Thiès n’a pas mis du temps pour faire monter la tension en vue de son prochain combat contre Boy Niang 2 prévu la saison prochaine. Le tombeur de Ness promet un combat expéditif face à son adversaire. Rencontré hier au domicile familial à la cité Douane, le frère de Balla Gaye 2 révèle, par rapport à son combat contre le fils de «De Gaulle», n’avoir jamais touché dans sa carrière un cachet aussi élevé. Mais pour le montant, c’est bouche cousue. Entretien.
Qu’est-ce que vous étiez allé chercher en France ?
Je viens de rentrer d’un séjour d’un mois en France. Je m’y étais rendu pour me reposer. J‘en ai profité pour faire le tour de certaines salles de musculation implantées en France. Avant mon départ pour la France, mon combat avec Boy Niang 2 n’était pas ficelé. C’est une fois arrivé là-bas qu’on m’a appris que c’est «Lewto Production» qui a fini par obtenir le privilège de l’organiser.
Justement, envisagez-vous de retourner en France pour vous préparer en vue de ce combat devant vous opposer à Boy Niang 2 ?
Je n’exclus pas de retourner en France pour ma préparation. Mais aussi l‘option de rester au Sénégal n’est pas écartée. Les responsables des salles que j’ai visitées ont affiché leur disponibilité à m’accompagner dans ma préparation si je le souhaite. Un des moniteurs rencontrés dans une salle en France a visionné mon combat et celui de Boy Niang 2 en disant que s’il devait choisir l’un d’entre nous, il jetterait son dévolu sur moi. Il trouve que je suis plus rapide que mon adversaire. J’avais 127 kilos que je traînais, le moniteur m’a conseillé de diminuer mon poids. C’est ce à quoi je suis parvenu pour être maître de mon corps.
Qu’en est-il de votre père, Double Less, et de votre manager Bassirou Babou ? Il y avait une polémique entre eux…
C’est mon père Double Less qui est mon manager mais il a délégué Bassirou Babou à négocier les contrats en son nom. Nous avons jugé utile de décharger notre père de certaines tâches du fait du poids de l’âge et d’une santé précaire. Mon père ainsi que Bassirou Babou et mon frère Balla Gaye 2 ont négocié avec la structure «Lewto production», organisatrice de ce duel plébiscité par les amateurs.
Peut-on avoir une idée du cachet que vous empocherez pour ce combat ?
Je ne plains pas du tout par rapport au cachet relatif à ce combat. J‘y trouve vraiment mon compte. Et pour dire vrai, c’est la première fois que j’empoche un cachet aussi élevé bien que celui-ci n’a jamais pas jamais connu de baisse malgré la seule défaite enregistrée contre Malick Niang. Une tache noire dans ma carrière qui n’a pas diminué ma valeur marchande. Donc je confirme en vous révélant que jamais je n’ai touché un cachet aussi élevé dans ma jeune carrière.
On avance que vous avez reçu 100 millions Cfa ?
(Rire). Non, je n’ai pas encaissé 100 millions. Mais si on cumule mon cachet à celui de Boy Niang 2, on atteint la barre des 100 millions. C’est un combat dont la concrétisation a connu du retard du fait que le camp de Boy Niang 2 cherchait toujours un prétexte pour fuir. Cherchant une échappatoire, Boy Niang 2 a poussé l’outrecuidance jusqu’à réclamer un combat contre mon frère Balla Gaye 2. Qu’il sache que ce sera le combat de ma vie. Je me fixe comme objectif de prendre le meilleur sur lui avant de m’engager pour un autre défi.
C’est quoi ce prochain défi ?
C’est d’être «Roi des Arènes». Et je profite de l’occasion pour réaffirmer ma volonté d’être «Roi des arènes». Tant que je n’aurai pas fini de concrétiser ce rêve, je vais toujours estimer n’avoir encore rien fait dans l’arène. Je veux m’asseoir sur le fauteuil royal. Si mon frère Balla Gaye 2 ne réussit pas à reconquérir la couronne, j’irai à sa conquête. Et je me battrai pour ramener cette couronne à la maison.
Qu’est-ce qui différencie Boy Niang 2 des autres adversaires que vous aviez croisés ? N’est-il pas plus redoutable que ces derniers ?
Boy Niang 2 n’est pas plus valeureux que les autres adversaires que j’ai croisés dans le passé. Il n’est pas plus courageux et n’est pas plus technique que ces derniers. Boy Niang 2 ne bénéficie que d’un particularisme qui fait qu’il est fils de lutteur. Chacun d’entre nous suit sa trajectoire en empilant les succès. Boy Niang 2 n’a rien de plus que moi. Il ne draine pas les foules plus que moi et ne lutte pas mieux que moi. Je dirais que je suis plus populaire que lui. Je dispose plus de force que lui.
Voulez-vous dire que le combat sera expéditif ?
S’il ne fuit pas, je ne mettrai pas beaucoup temps pour en finir avec lui. Je pourrai dicter ma loi à Boy Niang 2 à l’issue de 2 à 3 minutes de confrontation.
Comment se porte votre frère Balla Gaye 2 ?
Je suis constamment avec Balla Gaye 2. On se voit pratiquement tous les jours. C’est quelqu’un qui respire vraiment la forme. Nous nous entraînons ensemble. Je suis parti en France en le laissant poursuivre sa préparation en direction de son combat contre Gris Bordeaux. On me félicite d’avoir joué une partition par rapport à la forme affichée ces temps-ci par Balla Gaye 2. Il se défonce aux entraînements et livre des séances qu’il avait l’habitude de tenir lorsqu’il débutait sa carrière. C’est lui qui m’a conseillé d’aller me reposer en France. Je pense que je suis arrivé à un niveau où je m’impose une certaine attitude qui consiste à être plus professionnel dans mon approche.
Peut-on avoir votre position sur les prochains combats qui se profilent à l’horizon ?
Je commencerai par le combat Lac 2-Modou Lô. Je parie que Lac 2 viendra à bout de Modou Lô. Je sens une forte motivation chez Lac 2. Je prie pour sa victoire parce que c’est un frère qui me soutient. Il a les moyens de battre Modou Lô. Je dirais la même chose à l’égard de Ama Baldé qui croise Papa Sow (19 novembre). Je conseille surtout à Ama Baldé de respecter Papa Sow qui est loin d’être un manchot. C’est un lutteur qui se situe dans une position intermédiaire entre les espoirs et la cour des grands. Papa Sow est la porte d’entrée de la cour des grands. Si Ama Baldé le respecte, je n’aurai pas de crainte à ce niveau. Ama Baldé dispose d’une force physique et technique pour avoir le dernier mot sur lui. Pour le combat Balla Gaye 2-Gris Bordeaux, je dirais que c’est un duel où Balla est le favori naturel pour avoir été «Roi des Arènes». Enfin le combat entre Bombardier et Eumeu Sène reste indécis. Eumeu Sène n’aura pas de pression sur les épaules en croisant pour la première fois, un «Roi des arènes» car c’est un lutteur expérimenté. Il fera face à un Bombardier qui avait perdu sa couronne avant de la retrouver et qui ne ménagera aucun effort pour lui barrer la route.
En dehors du retour de certains promoteurs que vous réclamez, que faut-il encore faire pour mieux relancer la lutte ?
J’ai rencontré en France un responsable d’une salle de musculation qui n’en revenait pas en apprenant que je ne lutte que tous les six mois. Il m’a suggéré de dire au responsable du Cng de promouvoir l’organisation d’un championnat de lutte comme cela se fait en Espagne. Cela pourrait aider à faire de telle sorte que les lutteurs des écuries se croisent chaque semaine pour disputer des combats à l’image des championnats de football. Chaque lutteur y trouvera son compte en se faisant verser une somme chaque semaine. Si un jeune arrive à gagner 500 mille francs par semaine, je pense que cela aiderait ces derniers à avoir des combats et à subvenir aux charges familiales. Il y a certains parmi eux qui sont très fauchés. Ce championnat sera réglementé par le Cng et pourrait permettre aux écuries d’acheter des lutteurs. Je donne un exemple, Balla Gaye 2 pourrait se retrouver à Rock Energie moyennant une indemnité financière à verser à l’écurie Balla Gaye sur la base d’un contrat. Cela rendra la lutte plus professionnelle.
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