Je m’appelle Fatoumata Noba, j’ai 23 ans. Je suis née en France et mes parents sont d’origines sénégalaises, de la Casamance précisément. Je suis mannequin à temps plein depuis deux ans maintenant
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Et pourquoi on vous appelle Marana ?
Marana est un pseudonyme. Je me suis inspirée d’un dessin animé qui s’appelle Samba et Leuk. Marana est la gazelle qui était avec le groupe.
Si vous deviez vous définir vous direz alors que vous êtes une gazelle ?
C’est ça ! (elle rit)
Comment êtes-vous arrivée dans le mannequinat ?
Le mannequinat, j’y suis arrivée un peu par hasard. J’étais étudiante et j’ai embrassé ce métier à la base pour principalement pouvoir payer mes études. Et depuis de file en aiguille je ne peux plus m’arrêter et voilà, je suis restée et aujourd’hui ça se passe bien pour moi.
Vous faisiez quelles études ?
Je suivais une filière de médicosociale. Je voulais me baser principalement en tant qu’assistante sociale et les écoles à Paris ce n’est pas donné, parce que ce sont des écoles assez chères.
Vous avez terminé votre cursus ou pas ?
Pas tout à fait, je me suis arrêtée au Bac. J’ai fréquenté la faculté pendant deux ans. J’ai complètement arrêté le médicosocial et je me suis spécialisée en langues étrangères. Je n’ai pas terminé non plus ce cursus. Je n’ai pas eu ma Licence. J’ai divagué en plein milieu de l’année. J’avais envie d’être mannequin à plein temps et je n’avais plus trop de temps d’ailleurs.
Mannequin à plein temps, vous avez signé avec quelle agence ?
A Paris, mon Agence Principal s’appelle « Modelwert ». Elle est basée en Allemagne.
Vous défilez pour de grandes marques ?
Oui j’ai défilé pour de grandes marques. Les plus grosses marques pour lesquelles j’ai défilé sont Sonia Rykiel,Paco Rabanne, Issey Miyake, Azzaroect…
J’ai aussi défilé pour énormément de petites marques.
Racontez-nous comment vous avez vécu votre premier défilé ?
Un peu stressée et après on prend l’habitude. C’est vrai qu’au début ce n’est pas évident, vous êtes impressionnée de voire d’autres mannequins qui ont beaucoup plus d’expériences comparé à vous.
Quel est celui qui vous a le plus marqué ?
Il y en a énormément qui m’ont marquée. Mais principalement celui avec PacoRabanne. J’étais en cabine […] j’étais la muse du créateur pendant 3 mois, tout était centré sur moi. Normalement les mannequins cabines ne font pas des défilés et il y avait une exception pour moi.
Le métier est devenu une passion chez vous, au début c’était juste pour payer les études. Qu’est-ce qui a fait que vous êtes restée dedans ?
C’est quelque chose qui ne s’explique pas. Pour moi ce n’est pas un métier, c’est une passion. Le mannequinat, la mode c’est une passion. Et j’ai beaucoup appris avec la mode sur le milieu, comment ça se passe, le défilé, les tissus comment on les prépare, comment les vêtements sont préparés. A force de côtoyer on apprend beaucoup de choses.
Et comment votre entourage a pris le fait que vous ayez choisi ce chemin-là ?
Je suis issue d’une ethnie (ndlr :diakhanké) où on ne parle pas de métier de mannequinat, on le met au même rang que la prostitution. Le fait que je sois mannequin a fait que je me suis mise les gens à dos. Au début, mes parents n’étaient pas pour mais ils ont vite compris que c’est un métier comme un autre. J’étais une fille qui se faisait de l’argent. Je gagnais bien ma vie et j’étais une fille digne. J’avais des principes et des valeurs qu’ils m’ont inculqués. L’essentiel est que mes parents acceptent mon métier ; après, le reste ça m’est égal.
Pour vous ?Qu’est ce qui est à la base de cette lecture ?
Pourquoi les gens se disent que les mannequins sont des prostituées ?
Je pense que déjà c’est lié au fait qu’on montre des parties de notre corps. Notre corps c’est notre outil de travail. Ce n’est pas parce que notre corps est notre outil de travail qu’on est des filles faciles. A partir du moment qu’on a des valeurs et des principes, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. Voilà, moi je sais que je ne suis pas du tout dans ce même rang là. Ma vie je la gagne dignement, je paie des impôts, je fais des cotisations sociales. Je n’ai pas besoin de faire ça, j’ai ma mère qui me soutient énormément.
Vous, vous avez déjà posé nue pour quelqu’un ?
Non, pas encore. J’ai fait du maillot de bain, de la lingerie mais je n’ai pas encore posée nue.
Est-ce qu’un jour peut-être si quelqu’un vous le demande vous le ferez ?
En fait, il faut être prêt déjà dans la tête. Pour faire du nu, il faut être d’une certaine maturité. Il faut avoir une certaine confiance en son corps. Je pense que je n’ai pas acquis cette confiance. Pour l’instant, je mets ça en stand-by. Ce n’est pas quelque chose que j’ai envie de faire. Je mets cela en point d’interrogation parce qu’il se peut que je le fasse. Il se peut que je ne le fasse jamais.
Quelles sont les ambitions que vous nourrissez, la plus haute marche ?
Je pense comme toutes les filles, défiler pour les grands designers, etc…
Est-ce qu’on peut savoir qu’est-ce qui vous amène actuellement au Sénégal ?
Rire ! C’est dans le privé, confidentiel. Je suis d’origine sénégalaise, je viens de temps en temps, je ne vais pas divulguer, vous verrez au fil du temps.
Que pensez-vous du milieu du mannequinat sénégalais ?
Je ne sais pas énormément sur le métier de mannequinat au Sénégal. On ne traite pas bien forcément les filles. Les filles sénégalaises, en tant que mannequins, je sais qu’on est un peu dur avec elles. Il y en a qui doivent avoir énormément de potentiel et il y en a qui n’ont pas de potentiel, qui viennent parce que ce sont de jolies filles mais ce ne sont pas des mannequins. Moi, je vois que les gens sont très durs avec les mannequins sénégalais. Par exemple je vois des filles qui posent en maillot de bain et dans la presse on les traites de prostituées. Alors que maillot de bain c’est tout à fait normal parce qu’on voit des maillots de bain à la plage, à la piscine. Cet état d’esprit que les mannequins vivent pour ne pas divulguer son corps, à la base on est venu au monde nu, (rire) c’est quelque chose que j’ai du mal à comprendre vis-à-vis de l’état d’esprit sénégalais.
Vous parlez de filles qui ont du potentiel, vous en connaissez dans le milieu sénégalais ?
Je trouve qu’il y a une fille qui a énormément de potentiel qui s’appelleChacha Kara. Elle c’est vraiment une fille sublime. En Europe elle peut bien faire pas mal de chose. C’est vraiment une fille que je trouve très jolie et après il y en a pas mal de filles jolies mais elle vous la voyez, c’est vraiment Waaw !
Et vous pensez que mannequinat rime avec beauté forcément ?
Pas forcément !
C’est juste la ligne où il y a l’aspect ?
Dans le milieu il y a des jolies filles qui ne sont pas forcément mannequins. Mannequin, c’est un état d’esprit mais à la fois il faut savoir bien poser. Il y a des filles qui sont extrêmement moches mais quand vous les posez un objectif, elles sont sublimissimes. Le métier de mannequinat ne rime pas avec la beauté. Comme ici, j’ai l’impression que mannequin il faut être claire, jolie, avoir de beaux traits. En Europe, on s’en fout de ça, il faut avoir du charme comme on le dit et voilà. On n’a pas le même concept du mannequin.
Quels sont les secrets de Marana pour qu’elle reste toujours aussi belle ?
Je pense que c’est dans mes gènes, j’ai un quart de Peulh du côté de ma mère et je pense que c’est un héritage que j’ai du côté de ma grand-mère. Je reste fine, malgré tout j’ai eu la même silhouette, grande. C’est quelque chose que j’ai vraiment eu du mal à assumer étant adolescente. Maintenant, j’assume pleinement, c’est mon gagne-pain.
Donc, vous n’utilisez pas de produits particuliers pour votre peau ?
Moi, j’aime bien tout ce qui est gommage. J’utilise régulièrement des produits de la […], j’aime bien leur crème de joue etc. J’utilise du bio-derme qui est un gel doux qu’on peut trouver à la pharmacie.
Faites-vous du sport pour garder la ligne ?
Je fais du sport, de la natation depuis 5 ans.
Même si vous prenez chaque jour de la glace, des pattes, vous ne prenez pas du poids ?
Non, je prends très peu de poids j’espère, je touche du bois.
Vous êtes là, vous dites que c’est confidentiel, ce n’est pas pour un mariage quand même ?
Je dis c’est dans le cadre de la vie privée mais vous verrez bien (rire).
On espère un mariage ?
Point d’interrogation (rire)
Vous êtres libre ?
J’ai le cœur pris.
C’est un sénégalais, ça on peut savoir au moins ?
C’est un Sénégalais.
Quand même vous comptez vous marier bientôt ?
J’espère, Incha Allah comme on dit.
C’est dans combien de temps ?
J’aimerais bien d‘ici 2 ans.
Qu’est-ce que vous détestez le plus ?
J’ai un caractère (rire), je suis très capricieuse c’est un de mes gros défauts, je suis nerveuse aussi. Sinon, ce que je n’aime pas, la méchanceté gratuite, les gens prétentieux, j’ai horreur de ça. Je veux dire on est tous pareils, il y a du sang qui coule dans les veines de tout le monde. Je veux dire qu’il y a des mannequins qui vont se prendre un petit peu audacieuses. Elles vont se dire ben voilà je suis mannequin etc. Et je dis que je n’ai pas cet état d’esprit. Je suis une fille normale, je vis chez ma mère, je fais sa vaisselle, ses courses. Je suis une fille ordinaire. J’ai du mal à m’y prendre avec les gens qui sont prétentieux.
Donc, vous la célébrité ne vous a pas vraiment changée ?
Comme je dis toujours, la célébrité je m’en fous de la célébrité. Je me dis qu’à la fin du mois je prends mon argent et voilà.
On peut dire que les amis (es) d’avant sont toujours les amis (es) ?
Je n’ai pas changé, mes vrais amis sont toujours là présents dans ma vie. Mes amis, ma famille je les compte sur les doigts de l’amour, c’est toujours eux qui m’ont soutenue, ils ont toujours été là pour moi. Quand je n’étais pas bien c’était eux qui étaient là pour moi.
Comment vous passez vos journées ?
Actuellement, Dakar c’est très dodo, très repos, très stand-by.
Et si ce n’est pas Dakar comment ça se passe ?
Si ce n’est pas Dakar, c’est très mouvementé. Casting par casting, voyager d’un pays à un autre.
actu24