ENTRETIEN : ADJA NDOYE, EX-MANNEQUIN SENEGALAIS «Si c’était à refaire, je ne serais jamais devenue mannequin»

Aux calendes grecques, les défilés, les séances d’essayages et de shooting Marie Dieynaba Ndoye a rompu avec Adja Ndoye ! Définitivement ! La bimbo, retirée depuis peu des podiums, a décidé de mettre un terme à sa carrière de mannequin. Aujourd’hui, Adja passerait pour une glaciale caricature, si Marie Dieynaba ne revendiquait cette touche d’authenticité qui la fait replonger dans son enfance, sa future reconversion et les folles rumeurs qui entretiennent sa vie de jet-setteuse. Entretien.

On connaît Adja Ndoye grâce aux défilés de mode et autres publicités, qui êtes-vous dans la vie ?
Je m’appelle Marie Dieynaba Ndoye, plus connue sous le nom d’Adja Ndoye. Je suis née et j’ai grandi à la Sicap Baobabs. Je suis la dernière d’une fratrie modeste de 3 enfants. Ma mère est d’origine peulh et mon papa est un métis d’un père Lébou et d’une mère Française. J’ai fait des études jusqu’en classe de Terminale. Après l’échec au baccalauréat, j’ai laissé tomber les études. J’ai été mannequin pendant 5 ans. Actuellement, je fais de la publicité et du vidéo-girl. Dans la vie de tous les jours, je suis une jeune fille comme toutes les autres, qui croque la vie à pleines dents, simple et sans chichis.
D’où vient votre surnom Adja ?
Lorsque je suis venue au monde, ma grand-mère, qui est par ailleurs mon homonyme, revenait tout juste de La Mecque. C’est comme ça que mes proches ont commencé à l’appeler Adja et cela a continué avec moi. Voilà comment est né ce surnom et il demeure toujours.
Qu’avez-vous fait après les études ?
J’ai d’abord intégré une école de formation pour devenir hôtesse de l’air. Mais quatre mois après, j’ai arrêté. L’année suivante, je me suis inscrite en Marketing-Communication. La formation devait durer deux ans, mais au bout d’une année, j’ai laissé tomber. Ensuite, je me suis lancée dans le mannequinat.
Pourquoi n’allez-vous jamais au terme de vos entreprises ?
Ce n’est pas exactement cela. A vrai dire, j’ai suivi ces formations après avoir abandonné les études, juste pour ne pas rester sans rien faire. Finalement, j’ai fini par me rendre compte que je n’étais pas destinée à ces choses. Je me vois mal être hôtesse de l’air, toujours entre deux avions. Moi qui suis très attachée à ma famille, cela n’aurait pas été facile de ne pas pouvoir être tout le temps avec les miens. Etre derrière un bureau, cela ne m’enchante pas non plus. Je suis plutôt une femme indépendante qui n’aime pas être soumise à une hiérarchie.
N’est-ce pas plutôt parce que vous êtes oisive, puisque vous venez aussi d’abandonner les planches, alors que vous auriez pu aller loin dans ce métier ?
Ce n’est pas parce que j’essayais de trouver ma voie que je suis oisive. Maintenant, il est vrai que le mannequinat m’a réussi et a fait de moi ce que je suis devenue, mais comme je le disais tantôt, je ne suis pas du genre à me laisser diriger. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle je compte bientôt me lancer dans les affaires, gérer mon propre business.
De quelle nature ?
C’est à l’état de projet, je ne peux pas vous en dire plus. Le moment venu, vous en saurez plus…
Comment le mannequinat est-il venu à vous ?
Depuis toute petite, j’ai toujours été attirée par tout ce qui touche à la mode. Je suivais avec beaucoup de passion les défilés de mode et je passais en revue les magazines féminins. Après mes études, je me suis dit que je pouvais m’y essayer. Et c’est comme çà que j’ai commencé à défiler pour des stylistes. J’ai également participé au tournage de l’émission «Styles et modes» à Dakar et dans les régions.
Pourquoi avoir arrêté si prématurément alors?
Le mannequinat est un métier éphémère. On ne peut pas prétendre y durer. En plus au Sénégal, il y a tellement de mannequins qu’il faut à un certain moment leur céder la place, pour qu’elles puissent elles aussi tenter leur chance.
Vous avez une fois dit dans un entretien qu’on vous faisait souvent des propositions indécentes. Adja n’a-t-elle pas également été découragée par ce genre de pratiques ?
Loin de là. Je ne suis pas quelqu’un qui se décourage vite. C’est vrai qu’on m’a souvent fait des propositions indécentes et cela continue encore présentement. Mais cela n’a en rien refroidi mes ardeurs. Je suis avant tout une femme de poigne, qui ne se laisse pas embarquer dans certains travers. Toutefois, ce qui m’a le plus fait mal, c’est l’opinion des Sénégalais sur le mannequinat. La plupart des gens pensent que lorsqu’on est mannequin, on est forcément une mauvaise fille, alors que c’est un métier comme un autre. Rien que pour cela, si c’était à refaire, je ne me serais jamais engagée dans le mannequinat. Aujourd’hui, j’ai définitivement tiré un trait là-dessus, quand bien même, je n’ai aucun regret, car ce métier m’a permis de faire des rencontres qui m’ont ouvert énormément de portes.
On sait que vous menez la belle vie, entre les sorties au restaurant, en boîte, les voyages… Comment faites-vous pour maintenir un tel niveau de vie ?
C’est vous qui le dites. Moi je suis comme tout le monde, j’aime les belles choses et j’aime surtout la vie.
Mais un train de vie pareil a un coût et votre gagne-pain ne vous le permet pas ?
Vous oubliez que j’ai de la famille et des amis un peu partout qui me soutiennent financièrement. Ce n’est pas interdit, que je sache. En plus, je travaille et je gagne ma vie…
Quels genres de relations entretenez-vous avec ces amis pour qu’ils vous offrent des cadeaux si coûteux comme des billets d’avion ?
Des relations amicales et rien de plus.
Vos multiples voyages en Europe ont fait couler beaucoup de salive. Il se dit que vous y allez pour rejoindre votre petit ami, Mara Ndiaye, le fils d’Ousmane Masseck Ndiaye ?
C’est archi-faux, j’ai de la famille en Europe. Toutes mes trois sœurs y vivent et j’y vais souvent pour les voir. J’ai par ailleurs la nationalité française, grâce à mon père. Donc, je peux aller en France comme bon me semble.
Mara Ndiaye et vous, entreteniez une relation amoureuse quand même ! Est-¬ce toujours le cas ?
Mara est quelqu’un qui compte énormément pour moi. Il a toujours été présent à mes côtés et particulièrement dans les moments les plus difficiles. Sur son épaule, je peux pleurer lorsque je suis angoissée et je partage avec lui mes joies également.
Etes-vous toujours ensemble ?
Ma vie privée me regarde. Mara et moi sommes en de bons termes et c’est tout. N’essayez pas d’en savoir plus.
Votre couple était sujet à beaucoup de ragots. On vous a prêté beaucoup de disputes en public, entre autres…
Cela ne s’est passé qu’une seule fois et c’était une dispute comme dans tous les couples, rien de bien méchant.
Comment vous êtes-vous connus ?
Par l’intermédiaire d’un ami commun. Par la suite, nous nous sommes revus, avons appris à nous connaître et nous avons accroché tous les deux.
Avec tout ce qui se dit sur vous, comment ses parents appréciaient-ils votre relation ?
Ils ont toujours été d’accord en ce qui concerne notre relation. Ils me considéraient comme leur fille et c’est toujours le cas. Je n’ai jamais de problème avec eux.
On a également entendu dire que vous sortiez avec le lutteur Balla Gaye 2 et que son épouse, Boury Bathily, aurait proféré des menaces à votre égard ?
Il n’en est rien. Je n’ai jamais rencontré Balla Gaye, je ne suis même pas une amatrice de lutte. Ce n’est pas mon style de mec et il ne m’intéresse en aucun cas. Allez demander à Boury Bathily si elle m’a une fois appelée au téléphone. On ne se connaît pas.
Vous avez également été citée dans l’affaire du vol des 500 millions Cfa chez le président du Sénat, Pape Diop. Il a été rapporté que vous étiez à ce restaurant de la place où une partie du butin a été claquée…
Je n’étais même pas à Dakar au moment des faits. Je n’étais pas à ce fameux restaurant comme cela a été rapporté.
Connaissez-vous le présumé voleur, un certain Hubert Dacosta ?
Je le connais de vue, mais nous ne sommes pas amis. D’ailleurs, nous ne sommes pas du même âge. Je l’ai juste vu une ou deux fois dans des soirées, sans plus…
On vous compare souvent à une de vos ex-collègues, Adja Diallo, alors que vous vous regardez en chiens de faïence. Qu’est-ce qui ne colle pas entre vous ?
Adja et moi n’avons aucun problème. Maintenant, il peut arriver que deux personnes n’aient pas d’atomes crochus. Ce qui fait que nous ne sommes pas amies, nous ne nous saluons même pas. Nous avons à maintes reprises été amenées à nous rencontrer dans le cadre de notre métier. On le faisait chacun de son côté, sans problèmes. Le feeling ne passe pas et c’est tout.
N’y a-t-il pas de la jalousie dans l’air ?
A quoi bon ? Elle a certes des atouts que je n’ai pas, mais c’est vice-versa. Mais il n’y a pas de quoi être jaloux. Dans la vie, on ne peut pas tout avoir, c’est Dieu qui fait les choses ainsi.
Comment Adja vît-elle sa célébrité, particulièrement le revers de la médaille, car vos moindres faits et gestes sont aujourd’hui épiés ?
Au début, cela me faisait extrêmement mal. Certains sites internet se permettent de prendre mes photos personnelles, de les mettre en ligne et de faire des commentaires qu’ils veulent. Tout ce qui se dit sur moi est à 99% faux. Je sais que je ne suis pas non plus blanche comme neige, je sais que je commets des erreurs et j’assume totalement, mais cela ne justifie pas qu’on me dénigre de la sorte. Heureusement, j’ai fini par m’y faire, car les gens que j’aime, mes proches, savent qui je suis en réalité. Cela me suffit pour garder la tête haute.
Vos parents, comment vivent-ils cette situation ?
C’est clair qu’ils ont très mal. Mes sœurs sont plutôt effacées, je suis la seule qu’on entend dans la famille. Elles m’appellent souvent pour se plaindre, tout comme ma mère qui me demande parfois de ne plus sortir. Je suis obligée de respecter ses conseils. J’ai diminué mes sorties. Je vais deux fois par mois en boîte. Mes passe-temps se limitent à quelques petites virées avec mes copines. Sinon, je suis chez moi, si je ne prépare pas à manger, je suis scotchée en permanence sur Internet.
Le monde de la nuit, dont vous êtes une adepte, est miné par des vices tels que l’alcool, la cigarette et la drogue. Vous arrive-t-il d’en consommer ?
Jamais. C’est pour les complexés et je suis loin de l’être. En plus, c’est coûteux…
Quelle est votre plus grande folie ?
Je ne fais pas trop de folies. Je fais des dépenses, mais cela reste raisonnable. Je dispose de choses qui coûtent très cher, mais on me les a offertes.
Pensez-vous au mariage ?
Ah oui. J’y pense comme toutes les femmes.
Ne pensez-vous pas que votre réputation peut chasser les prétendants?
Ah non, pas du tout. Ceux qui se mettent à critiquer tout le temps les mannequins, ce sont eux qui sont épris de nous. Les Sénégalais aiment bien se voiler la face. Nous sommes des personnes comme tout le monde. Nous savons comment gérer un foyer, un homme, une famille et tout le reste. Alors, qu’on arrête de jeter le discrédit sur nous.
SOURCE : L’OBS PAR MARIA DOMIIVICA T. DIEDHIOU
534060-675732

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici