Elle était mariée au leader de l’EI: « Un homme normal, un père excellent »

Saga

« J’ai épousé un homme normal, qui était maître de conférences à l’université. À l’époque, son nom était Hisham Mohammad », déclare Saga al-Dulaimi au journal suédois Expressen.

Il est aujourd’hui l’homme le plus dangereux et le plus détesté du monde. Vendredi, le Pentagone a annoncé que l’armée américaine serait sans pitié pour Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’Etat islamique. « Nous le pourchassons, et nous le trouverons. Tout comme nous avons trouvé son mentor, Abou Moussab al-Zarkaoui, et nous l’avons tué. Tout comme nous avons trouvé le grand-maître du terrorisme, Oussama ben Laden, et nous l’avons tué. Nous allons trouver al-Badghdadi et il paiera pour ses crimes », a déclaré un porte-parole.

Saga al-Dulaimi, 28 ans, fut brièvement mariée avec al-Baghdadi. Aujourd’hui, elle élève leur fille, Hagar, qui aura bientôt 8 ans. Pour la première fois, elle a accepté de se confier à la presse. Réfugiée au Liban, elle explique au site suédois Expressen: « J’ai épousé un homme normal, qui était maître de conférences à l’université. À l’époque, son nom était Hisham Mohammad. » Des propos relayés par Atlantico.

Saga était veuve d’un premier mari, un garde du corps de Saddam Hussein tué par l’armée américaine, quand son père a arrangé son union avec al-Baghdadi en 2008 à Bagdad. Sans emploi et avec deux enfants à charge, elle emménage chez son nouvel époux. « Il ne parlait pas beaucoup de lui. Il était mystérieux, ne parlait pas. On se voyait le soir, au dîner. Il passait toutes ses journées à l’université, où il enseignait la religion et la Sharia. Parfois, il disparaissait pendant des journées entières. Il disait qu’il rendait visite à son frère. »

« Il adorait les enfants. Il était leur idole. Il était excellent de ce point de vue-là », ajoute Saga. Elle n’aurait jamais pu imaginer le sombre destin de son conjoint. Mais au bout de trois mois, elle le quitte. Elle ne supporte pas de vivre avec la première épouse d’al-Baghdadi et ses autres enfants. « Mes relations avec lui étaient superficielles », déclare Saga. Elle est enceinte d’un mois lorsqu’elle s’enfuit. « Je l’ai quitté. Oui, vous pouvez même dire que je l’ai fui. Mais ça n’avait rien à voir avec lui en tant que personne. Je n’étais pas heureuse et je me sentais mal vis-à-vis de sa première femme, qui ne m’acceptait pas. »

Quand on lui demande si elle était amoureuse, Saga répond: « Non, je ne l’aimais pas. C’était quelqu’un d’énigmatique. On ne pouvait pas parler ou avoir une conversation normale avec lui. Le soir, lorsqu’il rentrait, on dînait ensemble. Il me posait des questions et me donnait des ordres, c’est tout. »

Après avoir rejoint la famille de son ex-mari, Saga se fera arrêter deux fois par les autorités du gouvernement de Bachar al-Assad, indique Atlantico. C’est en prison qu’elle apprend la vérité sur al-Baghdadi. On lui montre des vidéos de l’EI. « La dernière conversation que j’ai eue avec lui, c’était en 2009. Il a découvert que j’avais une fille. Il a voulu me récupérer mais j’ai refusé. »

« Comment il est devenu le chef de l’organisation terroriste la plus dangereuse du monde reste un mystère pour moi », poursuit Saga. « C’est du meurtre, du sang, de la brutalité. En tant que mère, pour moi ce qu’ils font, c’est du terrorisme. Si quelqu’un fait du mal à mon fils, c’est un terroriste. Toutes les mères pensent ça. »

Libérée lors d’un échange de prisonniers, Saga a trouvé refuge au Liban avec ses 4 enfants. Elle s’est remariée avec un Palestinien et elle espère pouvoir venir en Europe. « De quoi suis-je coupable? », demande-t-elle. « J’étais mariée avec lui en 2008. Nous sommes divorcés maintenant. C’est moi qui l’ai quitté. Je suis une femme qui a beaucoup souffert, y compris en prison. Si j’avais voulu vivre avec al-Baghdadi, j’aurais pu vivre comme une princesse. Je ne veux pas d’argent. Je veux la liberté. »

7sur7.be

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