Eligibilité de M. Ousmane Sonko ? Me Said Larifou clarifie : « Ce recours n’a absolument rien à… »

Maitre Said Larifou, avocat comorien aux côtés de la défense d’Ousmane Sonko, a tenu à lever toute équivoque sur l’objet du recours en révision engagé par la défense. « Ce recours n’a absolument rien à voir avec l’éligibilité de M. Ousmane Sonko. Elle est acquise, pleine et définitive ». Il rappelle que l’actuel Premier ministre est inscrit sur les listes électorales et qu’il a conduit une liste aux dernières élections législatives, validée par les électeurs. 

La démarche judiciaire, insiste-t-il, vise uniquement à réparer une injustice. Pour l’avocat, le cœur du combat est ailleurs. « Il s’agit de rétablir les droits qui ont été violés, de rétablir une vérité qui n’aurait jamais dû être confisquée ». Selon lui, la condamnation de Sonko relève d’une erreur judiciaire grossière, ayant causé des préjudices multiples politiques, démocratiques et institutionnels. « Il y a eu une anomalie démocratique. La dignité de notre client doit être pleinement rétablie ».

Amnistie n’est pas innocence

L’avocat comorien a également tenu à distinguer clairement « deux notions souvent confondues dans le débat public ». Il s’agit de « l’amnistie est un effacement légal, motivé par un souci d’apaisement politique. Mais l’amnistie n’est pas l’innocence ». C’est précisément pour cette raison, selon lui, que le recours en révision est légitime et nécessaire : il s’agit d’une démarche de vérité et de justice, et non d’un arrangement politique.

Un droit ouvert à tout citoyen

Balayant les accusations de traitement de faveur, l’avocat rappelle que la procédure engagée est prévue par la loi sénégalaise : « Tout citoyen qui estime avoir été condamné par erreur et qui dispose d’éléments nouveaux peut demander la révision d’une décision définitive. Cela vaut pour M. Sonko comme pour n’importe quel Sénégalais. ». Il insiste, « Il ne demande pas une faveur. Il demande l’application de la loi ». Au-delà du cas Sonko, l’avocat revendique une dimension continentale. « Nous voulons que cette procédure serve d’exemple en Afrique. Un citoyen ne doit pas être empêché d’exercer ses droits politiques par des artifices juridiques ou des manipulations politiciennes ». 

Et de conclure sur une exigence fondamentale : « Nous voulons une justice à l’abri des pressions politiques. Ce serait une très belle leçon pour l’Afrique. Le préjudice n’a pas été causé seulement à M. Sonko, mais à ses militants, aux Sénégalais, à la démocratie et même à l’Afrique, qui a beaucoup espéré. » 

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