Ses frasques, ses maladresses verbales, selon côté bad boy Tout était factorisé par son talent sur le terrain. Il avait fait rêver les Sénégalais, mais, aujourd’hui qu’il n’est plus celui qu’il était, le pays de la Téranga veut jeter le bébé avec l’eau du bain…en le critiquant ça et là ou en le comparant même à Gorgui Sy Dieng connu pour son humilité légendaire.
Cela avait commencé avec le premier acte posé par la fédération qui l’avait sanctionné pour une sortie au Mali contre les membres de cette association assimilée au politiciens du sport. Ils avaient ainsi suspendu sa carrière internationale avec les « Lions ».
Mais aujourd’hui, El Hadji Diouf agace certains Sénégalais qui le critiquent à tout va. Sénégal fayoul Nar bi khoromam. Pourokh dou gueureum niamou daww comme disent les Wolofs.
Cela dit, El Hadji Diouf a la légitimité pour parler de la fédération sénégalaise de football et du football sénégalais.
II aura fait des frasques à la Cantona hors des terrains, mais, le Sénégal du Sport avait idolâtré celui qui a été surnommé « Runinho» (le blond), par les reporters de la télévision brésilienne TV Globo, lors du Mondial 2002. Pourquoi aujour’hui, ils veulent le lyncher comme après avoir pressé et utilisé tout ce qu’il avait de bien dans la pamplemousse.
El Hadji Diouf, c’est assurément une légende vivante qui n’est pas respectée à sa juste valeur au Sénégal surtout en ces jours. Or, il est ce que Zidane est au football français. C’est lui le patron du football sénégalais avec ses deux ballons d’Or. Qui a fait mieux. Et l’histoire retiendra…alors un peu d’histoire…
1ere sélection contre le Bénin
Diouf reste certainement le joueur qui a le plus contribué à la reconnaissance du Sénégal du football sur le plan continental et international.
Arrivé en sélection sur la pointe des pieds le 23 avril 2000 contre le Bénin, Diouf qualifiait le Sénégal pour la première fois de son histoire à une phase finale de Mondial avec 8 buts marqués sur les 14 réalisations du Sénégal, lors des éliminatoires.
Le Ballon d’Or africain CAF 2001 et 2002 allait exploser de mille feux en Asie avec des matches références contre la France et la Suède, en passant par le Danemark et l’Uruguay.
Diouf comparé à Garrincha par la presse brésilienne
Des performances qui ont aussi fait témoigner beaucoup d’anciennes gloires du football comme Maradona et Pelé qui se disaient certainement que si ce blondinet était argentin ou brésilien, ce serait une autre histoire.
Diouf alias Runinho (le Blond) est même devenu populaire au Brésil ou il avait drainé beaucoup de sympathie après qu’un journaliste de TV Globo l’eut comparé au plus grand dribbleur du Monde : Manuel Dos Santos Garrincha.
Diouf plébiscité avec Ronaldo et Ronaldinho
Mieux! El Hadji Diouf allait même être plébiscité dans l’équipe type du Mondial 2002 aux côtés de Ronaldo et Ronaldinho en attaque, mais aussi fut inclus dans la liste Adidas/Fifa des 10 prétendants au ballon d’Or du Mondial en compagnie de Ronaldo, Rivaldo, Ronaldinho, Roberto Carlos, Oliver Kahn, Michael Ballack, le Turc Hassan Sas, Fernando Hierro et le Coréen Hong Myung-bo.
Diouf, 100e meilleur joueur mondial
II ne faut pas aussi oublier que Diouf a été classé à la 100e place parmi les 125 joueurs FIFA de tous les temps dans une liste concoctée. par le Roi Pelé, de connivence avec la FIFA pour la fête de son centenaire.
Bref, Diouf malgré ses «réactions de bébé» comme le disait son coach à Lens Joël Muller, restera pour la FIFA, une figure emblématique du football mondial qui a écrit en lettres d’or l’histoire de la Coupe du Monde. Aujourd’hui, la légende continue n’enflammer plus les stades, mais elle demeure plus que jamais vivante. Et il faut juste la respecter…pas la juger.
L’enfant de Balakoss magnétise d’entrée toute la planète foot le 31 mai 2002 au World Cup Stadium de Séoul. Par sa classe et son génie, Diouf (élu homme du match) ravit la vedette à tout le monde par des séquences de dribbles face à des Desailly, Emmanuel Petit et Leboeuf médusés.
Devant une France dépassée, El Hadji Diouf lancé par Omar Daf, prenait de vitesse Frank Leboeuf qui taclait l’air libre et mystifia Marcel Desailly pour une passe décisive à Pape Bouba Diop qui entrait ainsi au panthéon de la FIFA avec le premier but du Mondial 2002.
6 Juin 2002 à Taegu : Danemark / Sénégal 1-1
Talonnade contre Danemark
Après son exploit contre les Bleus, Diouf marque encore les esprits sur le deuxième but sénégalais de ce Mondial avec une talonnade venue d’ailleurs (sur une passe d’Henri Camara) vers Salif Diao qui égalisait après un une deux avec Khalilou Fadiga
11-juin 2002 à Suwon : Sénégal / Uruguay 3-3
Penalty obtenu contre l’Uruguay
Diouf revient encore au devant de la scène face à I’Uruguay en offrant l’ouverture du score sur penalty par Fadiga, après avoir pris de vitesse le défenseur de la Juve, Monteiro. II fut fauché, dans la surface de réparation, par le gardien Fabio Carini.
16 juin 2002 à Oita : Suède / Sénégal 1-2
Diouf fait danser du Mbalax aux Suédois
Survolté et insaisissable, Diouf a sans doute joué son match référence, pour ne pas dire le match de sa carrière contre la Suède.
Un match qui aura gonflé sa valeur marchande au point que Liverpool en fasse un de ses records en matière de transferts à savoir 10 milliards de francs CFA tout en renonçant aux Français Nicolas Anelka et Djibril Cissé.
Les défenseurs suédois Johan Mellberg, Tobias Linderoth et Cie ont failli même parler wolof à Diouf pour lui dire d’arrêter, tant le génie sénégalais les avait perturbés par ses dribbles saccadés, ses accélérations mortelles et le tout avec le sourire aux lèvres et les bras levés pour narguer Aquino Ubaldo l’arbitre paraguayen de la rencontre.
Ayant fait la passe décisive qui a vu Pape Bouba marquer un but refusé, il a aussi sollicité Magnus Hedman sur un coup franc très bien tiré avant de se jouer de toute la défense suédoise par des crochets dont il a seul le secret, pour ensuite trop enlever sa frappe.
22 fautes subies par Diouf
Avec sa capacité de bien fixer les défenses, de faire des accélérations et des crochets meurtriers, Diouf a été à l’image de Pelé au Mondial 1966, un vrai poison pour les défenseurs qui ont tout essayé pour le museler. En vain.
La bombe blonde sénégalaise fut victime de 22 fautes au total dans ce Mondial, plus que le Ballon d’Or européen Rivaldo (16 fautes subies).