Edward Gemayel : « Le FMI ne réclame pas une baisse des salaires »

Une mission du Fmi séjourne à Dakar du 18 au 26 mars. L’objectif est de préparer le missreporting (fausse déclaration) suite à la publication du rapport de la Cour des comptes sur les finances publiques. Pour rappel, ledit rapport, publié le 12 février 2025, révèle que l’encours total de la dette s’élève à 18 558,91 milliards de FCfa, au 31 décembre 2023, et représente 99,67 % du Pib, un taux supérieur au montant annoncé par le précédent gouvernement. De même, le déficit budgétaire recalculé par la Cour pour l’année 2023 est de 12,3 % contre 4,9 % annoncés. Dans un entretien accordé au Soleil, le chef de mission du Fmi, Edward Gemayel, explique que l’objectif est d’étudier le rapport de la Cour des comptes, d’échanger avec les autorités pour comprendre ce qui s’est passé et comment, puis d’identifier des mesures correctrices pour prévenir toute récidive.

Les conclusions de la mission serviront donc de base au Conseil d’administration du Fmi pour statuer sur une dérogation ou une demande de remboursement du prêt par le Sénégal. C’est après cette étape que les discussions pour un nouveau programme pourront démarrer.

M. Gemayel renseigne que les autorités sénégalaises travaillent dans le sens d’obtenir une dérogation et ont déjà proposé une série de mesures correctrices, en plus de celles identifiées par le rapport de la Cour des comptes. « On essaie de mettre les bouchées double pour avancer le plus vite possible », promet Edward Gemayel.

Par ailleurs, si le Fmi est pour la suppression « graduelle » des subventions à l’énergie, il n’a pas réclamé une baisse des salaires. Il préconise un audit du personnel avant toute décision. La priorité du Fmi, dit-il, c’est de « réduire graduellement les subventions à l’énergie tout en mettant en place un système de compensation pour les ménages plus vulnérables ».

Sur un autre registre, Edward Gemayel estime que malgré un ratio proche de 100% du Pib, la dette du Sénégal est « toujours viable » puisque le gouvernement est « capable d’honorer le service de la dette et n’a pas sollicité à ce jour une restructuration ». Enfin, M. Gemayel renseigne que les investisseurs sont « très rassurés » par l’exercice de transparence auquel s’est livré le gouvernement.

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