Le Président Diouf finit par perdre le pouvoir, qu’il exerça pendant vingt-ans, quand il fut chassé de Thiès par la « jeunesse malsaine », avant d’aller à la rencontre des huées à Paris. Son successeur Wade n’eut pas le troisième mandat qu’il voulait, après avoir été houspillé à New York avant de voir rouge dans la banlieue et à Louga. Macky Sall, qui l’a désarçonné, risque d’être moins heureux. Puisque déjà sur la mauvaise pente à quelques jours de l’expiration de son mandat légitime, qui finit ce 3 avril. Car pour ce premier, qui pourrait être l’unique, en moins d’une semaine, il a été hué à Genève et Paris par les Sénégalais. Il avait eu bien avant des sueurs froides à New York. Une clameur de désapprobation qui retentit à l’anniversaire de l’an V de son arrivée au pouvoir. Elle pourrait se répandre partout à travers le pays ; ceci puisque les Sénégalais regrettent d’avoir élu un président qui transforme leurs larmes en kérosène, dilapide leurs biens pour son complexe des honneurs et des prix, aime entendre s’inventer des lauriers comme si le Sénégal était un royaume, remplace l’Etat par une dynastie, caporalise et entretient les médias pour vendre son image, saturée devant les Sénégalais. Il s’est aussi singularisé en dévaluant la fonction ministérielle et la diplomatie, tant vantée du Sénégal. Macky a sabordé les emplois des jeunes et femmes, qui l’avaient élu, pour les maisons d’hôtes et autres mosquées, à la place des usines. Il a liquidé l’enseignement pour la promotion de la lutte, de la musique, de la danse et des gamous (Lmdg). Les structures de santé agonisent, pendant que les routes du Sénégal tuent plus que les champs de bataille. Il oublie que son Train express régional, qui va enrichir la France et ses courtiers publics, ne roulera que sur une cinquante de kilomètres, pour plus de 580 milliards de francs, devenus de plus en plus invisibles pour les Sénégalais. La liste de ses ratés est loin d’être exhaustive. C’est ce que comprenant Macky a préféré se terrer en France, pour que le jour de la fin de son mandat, qui coïncide avec ce 25 mars, passe inaperçu pour ne pas soulever l’ire populaire. Ainsi comme un lutteur vieillissant avant l’âge, il risque bien de perdre ses prochains combats. Mais qui pour l’affronter dans l’opposition, qui n’a même pas su exploiter cet évènement volcanique ?
