Se sentant lésé dans la confection de la liste de la coalition Benno, qui résulte de sa perte de vitesse politique, l’Alliance des forces de progrès (Afp) rue dans les brancards depuis la publication de celle-ci ; ceci d’autant plus que son leader, qui dirigeait la liste de la 12ème législature et qui préside depuis l’Assemblée nationale, la plus nulle de toute l’histoire du Sénégal, est maintenant contraint d’aller driver la liste départementale de son Nioro natal. Une déchéance pour quelqu’un qui aspirait diriger le Sénégal ! Les « progressistes » obéissent en vérité aux ordres que leur a donnés Moustapha Niasse, qui entend se cramponner à son dernier fromage ; si par miracle la coalition présidentielle reste majoritaire à l’Assemblée nationale. Et même dans ce cas de figure, son fromage lui sera retiré. Niasse manœuvre parce que s’il retrouve, à nouveau la périphérie, ce sera inévitablement la dislocation de son parti, déjà laminé par le départ de Malicky Gackou dans l’opposition. C’est pour s’éviter cette déchéance que le vieux briscard politique veut plus que jamais rencontrer Macky Sall, pour le supplier de le maintenir à ses côtés ; quitte à pleurer à chaudes larmes, comme il l’avait fait publiquement quand il fut installé à la tête du perchoir, après avoir rangé le gros caillou, posé devant l’Hémicycle. Niasse est d’autant plus préoccupé qu’Ousmane Tanor Dieng, son rival de toujours depuis qu’ils étaient ensemble au Parti socialiste, est devenu le préféré de Macky Sall, après avoir été celui de l’ancien Président Diouf. En somme Niasse, qui a duré aux affaires plus que tous ceux de sa génération, exception faite de Djibo Kâ, qui été de tous les pouvoirs, joue ses dernières cartes politiques. Mais la sagesse voudrait qu’il se retire pour ne pas subir la grande humiliation de sa vie. Car sa carrière publique est bien finie.
