Le rapport que la mission de vérification de l’Inspection général d’Etat a produit après 18 mois d’investigations à la mairie de Dakar est sans appel. Se fondant sur la pratique de ses prédécesseurs le socialiste Mamadou Diop, qui fut son beau-père et parrain, et le libéral Pape Diop, Khalifa Sall s’est engouffré dans ses pratiques d’un autre âge, entre 2011 et 2015, pour détourner plus de 3 milliards du contribuable dakarois, en raison de 30 millions par mois. Un détournement à revoir forcément à la hausse, puisque que cet autre maire socialiste, qui a fini par avoir des bisbilles avec la direction de son parti, dirige la ville de Dakar depuis 2009. Ensuite, ce que la presse n’a pas révélé, c’est que Khalifa a été épinglé, sur d’autres détournements beaucoup plus juteux et scandaleux ; comme les pavages et autres opérations de secours et d’embellissements sous lesquelles les enquêteurs ont trouvé bien des cafards. Khalifa a pu s’enrichir, sur la base de faux-documents et avec le truchement de Groupements d’intérêt économique aussi fictifs que leurs prétendus livraisons de riz et mil. Ses micmacs sont clairement attestés. Sa cupidité pour se faire un Trésor de guerre, dans son rêve de devenir président de la République, avec l’argent des pauvres Sénégalais, risque bien de l’emporter. Son rêve avec. Ses proches vont certes ruer dans les brancards, au motif qu’il est victime « d’acharnement politique ». C’est à la mode depuis que le fils de l’ancien Président Wade, Karim, a été placé sous mandat de dépôt, jugé et condamné pour enrichissement illicite. Ce qu’à fait Khalifa, même si Karim est bien plus boulimique que lui. Mais un détournement de deniers publics l’est, quelque soient les montants. Ainsi donc c’est le Président Sall, dont il veut le fauteuil, qui doit veiller à ce que force reste à la loi, en laissant Khalifa répondre des malversations financières dont il est accusé. Car l’espace politique est gouverné par les mêmes lois, qui étaient appliquées durant le Far-West et qui ont été jouées par des acteurs comme Lee Van Cleef et autres cow-boys : quand on dégaine, c’est pour tuer. La sentence est plus valable en politique, où aussi, « Quand on blesse un homme, il faut l’achever ». C’est cruel mais nécessaire, du moins pour quelqu’un qui veut sauver sa peau. Car à défaut, celui qu’il a blessé cherchera toujours à se venger de lui ; surtout que Macky n’est pas un « justicier » exempt de tout reproche, pour nourrir une faiblesse coupable devant la dynastie « Faye Sall », malgré d’en être le premier et le parrain. Pour l’heure, il tient Khalifa en flagrants délits. Et au Palais de la République, ses proches sont formels : il n’y a plus à tergiverser, puisque le bon bout est entre leurs mains. Ils demandent en conséquence à leur chef de lever le coude sur tous les dossiers. Quitte à sacrifier certains de leur bord, pour en finir définitivement avec Khalifa Sall.