La situation à l’Assemblée nationale sénégalaise est particulièrement tendue. Après avoir rejeté le projet de suppression du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental (CESE), la majorité parlementaire de Benno Bokk Yakaar (BBY) n’a pas eu le temps de se réjouir. En effet, le Premier ministre Ousmane Sonko a rapidement annoncé la dissolution imminente de l’Assemblée nationale.
La nouvelle opposition parlementaire de BBY a tenté un dernier coup en déclarant urbi et orbi une motion de censure contre le gouvernement Sonko. Cependant, le président de la République a contre-attaqué en saisissant l’Assemblée pour l’ouverture d’une session extraordinaire, avec comme dernier point à l’ordre du jour la Déclaration de Politique Générale (DPG). Conformément à l’article 84 du règlement intérieur de l’Assemblée, la demande de l’exécutif a la priorité, ce qui place la majorité parlementaire dans une situation complexe. La session plénière pour la DPG doit être convoquée dans un délai de huit jours, coïncidant avec la date limite de dissolution de l’Assemblée, soit le 12 septembre, comme annoncé par le Premier ministre.
Dans cette situation d’impasse, BBY semble adopter une tactique de « terre brûlée », enfreignant potentiellement le délai de huit jours francs pour la convocation. Ce comportement apparaît comme une tentative désespérée de retarder la dissolution et d’infliger un dernier affront au Premier ministre Ousmane Sonko.
La balle est désormais dans le camp du président de la République, qui peut soit accepter la DPG de son gouvernement 24 heures avant la dissolution de l’Assemblée, au risque de faire face à une nouvelle motion de censure immédiatement après, soit dissoudre l’Assemblée sans attendre. Les jours à venir s’annoncent donc cruciaux et très intenses, notamment du côté du palais présidentiel, où se décidera le sort de cette Assemblée agonisante.
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