Le directeur des Affaires religieuses et de l’Insertion des diplômés en langue arabe a débuté ses études au très réputé daara de Koki avant de s’envoler des années plus tard à la non moins prestigieuse université Al Azhar d’Égypte. L’Observateur a retracé son parcours. Extrait.
1. «Bon choix»
Dr Djim Dramé, maître de recherches titulaire à l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan), a été nommé directeur des Affaires religieuses et de l’Insertion des diplômés en langue arabe. Pour le Président Bassirou Diomaye Faye, qui l’a porté à la tête de cette nouvelle institution, c’«est un bon choix». «Cet homme est apolitique et il maitrise ce secteur, s’est exclamé le chef de l’État. J’ai pris la décision de le nommer et pourtant, je ne l’ai pas encore vu. On n’a jamais eu un tête à tête. Djim Dramé connaît bien la religion au Sénégal et entretient des relations étroites avec beaucoup de familles [religieuses]. Il peut jouer pleinement ce rôle.»
2. Mission
Il a pour mission «de promouvoir le dialogue interreligieux, et d’encourager l’insertion professionnelle des diplômés en langue arabe souvent confrontés à des défis d’intégration dans le marché de l’emploi», indique L’Observateur. Selon son aîné au daara de Koki Serigne Mboup, le promu a le profil de l’emploi. «C’est un homme ouvert, pondéré et très cultivé, décrit le maire de Thiès. Il a beaucoup travaillé sur les tarikhas. A mon avis, il est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Je pense qu’il pourra bien accomplir la mission qu’on lui a donnée.»
3. Ifan
Depuis 2015 et jusqu’à sa nomination mercredi dernier en Conseil des ministres, Dr Djim Dramé était le chef du laboratoire d’islamologie de l’lfan. Auparavant, il dispensait des cours d’arabe dans un collège à Guédiawaye puis à l’Institut islamique de Dakar, où il a été formateur et prof d’arabe de 2002 à 2014.
4. De Koki à Al Azhar
Né en 1970 dans la commune de Passy (Fatick), le jeune Djim Dramé rejoint le célèbre Daara Serigne Amadou Sakhir Lô de Koki, à Louga. Il y passe cinq ans pour l’apprentissage du Coran. Puis, direction Dakar. Il réussit le concours d’entrée à l’école franco-arabe Serigne Fallou Mbacké sise à Point E. En 1990, il obtient une bourse d’études pour l’université Al Azhar en Égypte. Sa Licence en langue arabe en poche, il retourne au bercail en 1995. Admis à l’École normale supérieure (Fastef), il s’inscrit parallèlement à l’Ucad. Il repasse la licence «pour des soucis d’équivalence avec celle obtenue en Égypte» avant de décrocher une maîtrise en littérature arabe et un master à la chaire Unesco en Sciences de l’éducation (Cuse). Djim Dramé a soutenu en 2013 sa thèse de doctorat.
5. «Cultes avec s et grand C»
«Je compte travailler avec fidélité concernant les cultes parce que là, il faudrait parler de cultes avec S et un grand C, a-t-il précisé en déclinant sa feuille de route. Je reste convaincu qu’avec l’accompagnement de tout le monde, on pourra faire un bon travail. Notre direction travaillera pour garder le modèle sénégalais de vivre ensemble, pour une fédération, une compréhension mutuelle afin de promouvoir la paix et la stabilité entre les confréries, les religions, entre autres.»