1. L’avis du Conseil Constitutionnel ne le lie pas. Ce n’est qu’un avis (Cf Pr Babacar Gueye, Dr Ababacar Gueye, Prof Serigne Diop, Pr Abdoulaye Dieye, etc.). Il pouvait le suivre ou pas, sans violer la Constitution. De plus il a reçu l’avis sous pli fermé, dans l’intimité de son bureau Présidentiel. Seul Dieu, les 5 Membres du Conseil Constitutionnel et lui-même connaissaient le contenu de l’avis au moment où il le recevait. Il pouvait en faire ce qu’il voulait pour tenir sa promesse et respecter sa haute parole Présidentielle. Il ne l’a pas fait.
2. Dans le seul article de la Constitution spécifiquement dédié à la « Révision de la Constitution », à savoir l’article 103, il est dit que la Président peut saisir l’Assemblée Nationale de tout projet de révision pour adoption. Une fois adopté par l’Assemblée, le projet est soumis au peuple en référendum (pour le cas de la réduction du mandat, Art 27). Il pouvait donc passer par l’Assemblée Nationale où sa coalition est ultra majoritaire et non par le Conseil Constitutionnel qui présentait un certain risque du point de vue de l’interprétation. Il ne l’a pas fait.
3. Même après que le Conseil constitutionnel ait dit que le Mandat en cours ne saurait être réduit, il lui restait la possibilité de demander au peuple, dans le cadre du référendum, de donner son avis sur la rétroactivité de la réduction du mandat. Pourtant il sait que le Peuple est à la fois au-dessus du Président, de l’Assemblée et du Conseil Constitutionnel. Le peuple peut changer ce qu’il veut dans la Constitution dont il est le propriétaire exclusif. Il ne l’a pas fait.
4. Il a dit, redit et redit encore qu’il réduirait son mandat. La dernière fois c’était dans le journal français en ligne « L’Express.fr » du 22 février 2016: Question du journaliste: » vous avez promis de réduire la durée du mandat du Chef de l’Etat de 7 à 5 ans – dont celui en cours – vous tiendrez votre parole?’ Réponse de Macky Sall; » Absolument! Il y aura bien en 2016 un référendum constitutionnel (…) et un scrutin Présidentiel en début 2017″ Il en l’a pas fait.
5. Rien dans la constitution qu’il compte soumettre au référendum ne permet de résoudre les problèmes institutionnels soulevés par les Assises nationales et la CNRI. Rien ne permet la séparation des pouvoirs; Rien ne réduit les Pouvoirs du Président de la République; Rien ne met un terme à la corruption au clientélisme et à toutes les pratiques de prédation et de pillage des ressources publiques; C’est une coquille vide. certains points, même importants, ne justifient pas de cautionner une mascarade politique de haut vol. Le référendum va faire du blanchiment de Constitution.
6. La constitution qu’il soumet au référendum lui permettra de faire un 3ème mandat en 2024. Il saisira le Conseil constitutionnel et celui-ci ne fera que lire textuellement les articles comme il vient de le faire et lui dire que le premier mandat de 7 ans n’est pas compté, en vertu de la non-rétroactivité. Comme en 2012 avec Wade. Mamadou Diop et d’autres valeureux patriotes l’avaient payé de leur vie. Une simple déclaration de sa part ne suffira pas. Car nous ne faisons plus confiance à sa parole.
7.Si pour prouver qu’il ne fera pas un troisième mandat il décidait de proposer une clause transitoire disant que le mandat en cours sera bel et bien compté parmi les 3, alors je lui répondrais qu’il aurait aussi pu utiliser le même procédé pour avoir une disposition transitoire disant que le mandat en cours de 7 ans sera couvert par la nouvelle constitution et réduit en conséquence.
8. SI le Président de la République ne tient pas sa parole alors l’État et ses démembrement ne tiendront pas la leur: lors des négociations avec les organisations professionnelles et syndicales, qui donnera désormais du crédit à la parole étatique?
9. L’Éthique est au-dessus du Politique et le politique est au-dessus de la technique. Le Peuple est dans l’éthique, le Président dans le politique et le Conseil Constitutionnel dans la technique. Ce dernier ne peut être au-dessus sans nous faire perdre notre âme. C’est la tyrannie des juges constitutionnels.
10. » Devant Dieu et devant Nation Sénégalaise, je jure de remplir fidèlement le charge de Président de la République ». C’est raté!
Voilà pourquoi je voterai et ferai voter NON.
Dr Cheikh Tidiane Dieye : « LE REFERENDUM DE MACKY SALL EST UN BLANCHIMENT DE CONSTITUTION: JE VOTE NON! »
Dr Cheikh Tidiane Dieye explique les raisons pour lesquelles il ne votera pas OUI au prochain référendum.