L’arrestation aux États Unis de l’ancien Ministre des Affaires Etrangeres M. Cheikh Tidiane GADIO, pour des faits de corruption, a suscité l’émoi chez bons nombres de nos compatriotes y compris moi-même. En effet M. GADIO bénéficiait jusqu’à présent d’un préjugé favorable tant auprès de l’opinion publique, que dans le landerneau politique Sénégalais. Le Monsieur était considéré comme un « panafricaniste » convaincu et un vrai patriote.
L’on se rappelle, au tout début de la Presidence d’Abdoulaye WADE, la présentation élogieuse que ce dernier avait fait de lui, en louant son patriotisme pour avoir délaissé un salaire de plusieurs millions de Francs CFA aux U.S.A., et venir répondre à son appel.
Je souhaite vivement en tant que notre compatriote, qu’il sorte victorieux de cette épreuve.
Mais à la lumière des derniers développements de cette affaire, l’on ne peut s’empêcher de remarquer que tous les déboires actuels de notre ancien ministre ont pour origine sa détention d’un passeport américain. Les faits qui lui valent la procédure judiciaire ouverte à son encontre, n’auraient jamais pu prospérer, s’il était de nationalité exclusivement Sénégalaise et couvert de surcroît, par l’immunité parlementaire.
Se pose alors la lancinante question
de la double nationalité de nos dirigeants .
Car, lorsqu’on est un élu national ou un membre du gouvernement, la moindre des choses, est de n’avoir qu’une seule nationalité. Dans le cas de M. GADIO, nous ne savons pas exactement, à partir de quel moment il a pu bénéficier de cette nationalité américaine. En tout état de cause, l’histoire politique du Sénégal retiendra, que lui, Cheikh Tidiane Gadio, s’était présenté à une élection présidentielle en 2012, en déclarant sur l’honneur qu’il ne jouissait d’aucune autre nationalité en dehors de celle Sénégalaise, et ce conformément à notre constitution.
Ce rappel mérite d’être effectué, car il s’agit d’un débat important. Le patriotisme n’est pas un vain mot pour tous ceux qui se réclament être des dignes fils du Sénégal. Chacun est libre d’assumer et de défendre ses intérêts matériels et moraux du moment, en disposant de plusieurs passeports de nationalités différentes.
Mais pour ce qui est de diriger les affaires de la république ou d’accéder au statut d’élu du peuple, Sénégalais s’entend, nous ne saurions tolérer le double jeu.
Car la double nationalité constitue «un vecteur potentiel de conflits d’allégeance et d’intérêts» pour reprendre l’expression d’un député Français lors d’un débat sur la réforme de la double nationalité.
Meissa Mb. Ng.Guedj NIANG
(1) titre d’un Publication de Seneweb