Doing Business, FMI… : l’Etat du Sénégal et la paranoïa

Doing Business, FMI… : l’Etat du Sénégal et la paranoïa

C’est à se demander si le gouvernement du Sénégal accepte les critiques et les analyses qui ne le flattent guère. Les autorités étatiques ont rouspété suite à la publication du rapport du Fonds Monétaire International (FMI) qui place notre pays parmi les 25 pays les plus pauvres au monde. Le premier ministre Mahammed Dionne et le porte-parole du gouvernement, Seydou Guèye sont les premiers à ruer dans les brancards pour décrédibiliser le tout nouveau rapport du FMI.

Même si ce dernier prend en compte deux critères à savoir le Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant de chaque pays et la Parité de Pouvoir d’Achat (PPA) qui vise à analyser le coût de la vie et le taux d’inflation dans un pays, les tenants du pouvoir n’ont pas manqué de botter en touche les chiffres du FMI pour faire valoir leurs propres chiffres. Il importe de souligner toutefois que l’Etat du Sénégal est coutumier des faits. Autrement dit, ce n’est pas la première fois que le gouvernement sénégalais réfute un rapport qui ne le met pas dans une posture favorable. On se rappelle d’ailleurs de la colère noire du chef de l’Etat suite au recul du Sénégal dans le classement établi par le rapport Doing business 2014. « Ce qui a été noté dans ce rapport est aux antipodes des ambitions du Sénégal et de ce qui s’y passe », déclarait un Macky Sall irrité, tout comme ses ministres qui multipliaient leurs sorties pour remettre en question la crédibilité du Doing Business.

Pourtant, le rapport de ce même Doing Business qui soulignera en 2015 le bond de 10 points d’un Sénégal devenu plus performant dans l’environnement des affaires n’a pas eu le même accueil. Aucune critique n’a été formulée à l’endroit du Doing Business 2015 qui a fait gagner des places à notre pays. Mieux, c’était pour le Gouvernement du Sénégal, l’APIX et les partenaires financiers l’occasion de formuler des félicitations. Un résultat qui renseigne de l’efficacité de la vision économique du chef de l’Etat, se réjouissait-on.

A quoi joue donc l’Etat qui continue de reconnaître les rapports qui le favorisent et de rabrouer ceux qui le défavorisent ? En tout état de cause, la logique n’admet pas qu’on participe à un match après avoir récusé l’arbitre.

MSN Source : Dakarmatin

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