Le district sanitaire de Diourbel rencontre beaucoup de problèmes de santé qu affectent les femmes en âge de procréation. Pour preuve, le taux d’avortements a connu une hausse, car passant de 3,1% en 2016 à 3,5% en 2017. Cela s’explique par les tâches difficiles qu’exercent les femmes, surtout en période hivernale où elles vont dans les champs.
Dans un contexte marqué par la religion et une précarité économique et alimentaire, la population référence bureau (PRB), a initié un voyage à Diourbel pour diagnostiquer le mal autour des problèmes de santé qui affectent les femmes en âge de procréation. Waha Fall Camara, la coordonnatrice départementale en santé de la reproduction de Diourbel, a fait le point : « Le mois de septembre dernier, on a 46 avortements et 50 au mois d’août. On a remarqué une augmentation du taux d’avortement 3,1% au dernier semestre de 2016 à 3,5% en premier semestre 2017« .
« Les avortements, pendant l’hivernage, sont récurrents. Une femme qui n’a pas vu ses règles ne doit pas aller aux champs, elle doit diminuer les travaux dès qu’il y a une aménorrhée. On va faire une campagne pour les femmes en début de grossesse« , a-t-elle dit. Elle a par ailleurs indiqué que le premier problème auquel elles sont confrontées, réside dans la communication.
« Dans le premier semestre 2017, nous avons 33 sages-femmes dans tout le district. Il y a un gap de 22, soit 241 selon les normes de l’OMS où il faut avoir 1 sage-femme pour 300 femmes. Il y a 63 sages-femmes avec 8 504 acteurs communautaires personnel non qualifiés avec un gap de 243« , a relevé Mme Camara.
Concernant les indicateurs de performances, Mme Camara souligne que « lors des consultations prénatales , le taux d’utilisation des Contraceptifs post natal (CPN) est de 76%, avortement 3,5%. Le taux de Pf après accouchement, durant le premier semestre on a enregistré 1 décès maternels et néonatals 6« .
Elle informe que le district compte 18 postes de santé sans sages-femmes. « Après plaidoyer, le district, au mois de juin passé, a reçu 25 sages-femmes, une dotation de 5 ambulances médicalisées. Mais il y a absence de blocs Sonuc, instabilité du personnel, absence de matériel de stérilisation au niveau de certains PS, arrêt de la formation en Sonub par la CTB« .
« 730 injectables pilules, implants, le taux de recrutement des associations communautaires de santé est de 2,8%, taux d’utilisation 10,9%, prévalence contraceptive 9%. Il n’y a pas de structures dédiées aux jeunes, 2,6% utilisent les produits contraceptifs« , a-t-elle notifié.
Ndèye Lobé Ngom, « Badjenou gox », abondant dans le même sens, a noté qu’elles ont pris les devants dans le cadre de la sensibilisation. « Les avortements sont en baisse actuellement, on explique aux femmes que les tâches ménagères pénibles ont comme conséquence la tension en hausse. On leur explique les méthodes contraceptives. On demande aux femmes si elles restent un mois sans voir leurs règles, d’aller voir un spécialiste pour consultation« , dit-elle.