Distribution de vivres aux impactés de la Covid-19: Ça a pris 3 mois !

 

Ça y est. Peut-on crier après l’annonce par Mansour Faye, que les opérations de distribution de vivres à l’endroit des impactés de la Covid-19 sont en train de prendre fin dans les 45 départements du pays.

L’opération visait un million de ménages avec un budget de 69 milliards de nos francs. 315 ménages du Registre national unique étaient concernés avant que l’opération ne soit élargie à d’autres indigents. Elle a visé un million de ménages soit environ 10 millions de sénégalais.
Chaque ménage devrait recevoir un kit alimentaire avec du riz, des pattes, du sucre, de l’huile.

Malheureusement, l’opération, prévue initialement pour une quinzaine de jours, a duré trois mois et même plus. Sous la responsabilité du Ministre Mansour Faye, chargé du Développement communautaire, de l’équité sociale et territoriale, elle a connu beaucoup de dysfonctionnements qui ont entaché son opérationnalité.

Aux premiers couacs, premières polémiques. En avril, les opérations de transport qui, finalement ont engagé 888 camions en plus de ceux de l’Armée, ont engendré beaucoup de polémiques.
Le député Diop Sy attributaire d’un quota de transport a essuyé des critiques de la part de ceux qui estiment qu’il ne devrait pas bénéficiaire d’un marché public du fait de son statut de député de la majorité.

Ensuite, c’est autour de l’attribution du marché de riz que les divergences ont été notées. Et la conférence de presse organisée par Mansour Faye n’a pas dissipé les craintes. Ces menaces de plainte contre un journaliste n’ont fait qu’en rajouter à la suspicion ambiante.

Certes, les polémiques ont été par la suite dépassées mais cela n’a pas aidé les opérations à se poursuivre. Les populations, soumises à un couvre-feu contraignant, attendaient, en vain, les kits. Seules certaines localités étaient servies. Les quotas de riz étaient en souffrance dans certains hangars. Il manquait certaines denrées qui n’ont pas permis aux autorités administratives dans l’expectative, de procéder à la distribution.

L’information finalement rendue publique à ce propos, c’est que des fournisseurs, 6 au total, n’avaient pas honoré leurs engagements et se sont vu retirer leurs contrats.
Le changement de fournisseurs a permis aux opérations de se poursuivre, mais toujours dans la lenteur.

Entre-temps, les autorités ont mis en place le Comité de suivi des opérations de distribution de vivres avec, à sa tête, le Général François Ndiaye.
Un Comité dont nous attendons incessamment le rapport pour édifier l’opinion sur les opérations qui vont bientôt prendre fin. Ce qu’il ne manquera pas de faire.
Même à ce propos, l’opinion n’a pas du tout apprécié que ce qui devrait être un Comité de pilotage de toute l’opération soit simplement un Comité de suivi.

En tout état de cause, les populations n’ont pas attendu. Certaines bonnes volontés, des émigrés, des mairies ont mis la main à la poche pour venir en aide à des populations durement éprouvées par l’état d’urgence qui n’a été levé que ce 29 juin seulement.

Aujourd’hui, l’opération touche à sa fin. Il reste quelques correctifs avec des secondes listes par exemple ouvertes çà et là pour corriger des manquements.
Mais, les lenteurs observées ont beaucoup entaché la crédibilité des opérations de riposte en général.

Et le Ministère de la Santé a beaucoup souffert des effets collatéraux des dysfonctionnements des opérations menées dans d’autres Ministères. Il en est ainsi du Ministère de la solidarité.
Il en est également et surtout actuellement du Ministère de l’Intérieur. Car, les opérations de prévention, le respect des mesures barrières ne peuvent être observé qu’avec l’appui du Ministère de l’Intérieur. Seul ce dernier peut imposer le port du masque en public et la distanciation sociale sans oublier le Ministère du Transport qui doit continuer à veiller au respect de ces mesures dans le secteur.

 

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