Ô journée désastreuse ! Ô mercredi effroyable où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette triste nouvelle : Serigne Cheikh Khady Mbacké s’est éteint ! Le Khalife est décédé ! Dieu, en prenant cette personne d’une aussi grande envergure, ne voulait-il pas nous avertir ? Ainsi, ne devons-nous pas être convaincu de notre néant.
Baye Cheikh khady n’a nul besoin d’un éloge usurpé. Ce n’est pas lui qui a crée le khalifa de Darou Mouhty, mais il a le mérite de lui donner une dimension qui transcende les frontières confrériques, ce n’est pas lui qui a construit la mosquée de Borom Darou, mais c’est lui qui l’a rendue plus belle et plus moderne pour la Face de Dieu, ce n’est pas lui le précurseur du soufisme, mais c’est lui qui l’a revivifié, il était un homme de renoncement et de désintéressement, deux qualités qui rendent un mandataire inaccessible à toutes les tentations et à toutes les corruptions.
Sa vie et sa mort, pleine de sainteté et de grâce, deviennent l’instruction du genre humain. L’instruction qu’on peut tirer de sa disparition ne se trouve nulle part puisqu’on ne voit nulle part ailleurs dans ce pays une si haute élévation et une pareille pureté. Il n’y a rien que d’auguste dans sa personne, il n’y a rien que de pure dans sa vie. Venez à Darou Mouhty, dans la deuxième capitale du Mouridisme, contempler la rare et majestueuse beauté d’une vertu toujours constante.
Toujours attentive à son Seigneur, toujours dans l’exercice de ses devoirs, toujours dans l’assistance des nécessiteux, sa mort, si précipité, si effroyable pour nous ses coreligionnaires, et ses disciples, n’avait rien de dangereux pour lui. Nous devons en tirer qu’il n’y a rien de solide ni d’important si ce n’est d’éviter le péché, et que la seule arme contre les attaques de la mort, c’est l’abstinence du péché.
La philosophie islamique défend qu’une vie existe tel et bien après celle qui termine avec la mort. La vie sur terre détermine celle de l’au-delà. Il se compose de récompenses et de punitions en corrélation avec la conduite sur terre. Après la résurrection, Dieu rassemblera les êtres humains et les djinns, du premier au dernier, et les jugera chacun en toute justice. Ils se rendront vers leur destination finale, l’Enfer ou le Paradis. La croyance en la vie après la mort nous pousse à accomplir le bien et à éviter les péchés. Cette croyance en la vie de l’au-delà est l’une des six croyances fondamentales requises de tout musulman pour avoir une fois complète.
Rappelons qu’à chaque fois qu’on visite la tombe d’un Mort, il nous dit : « J’étais ce que vous êtes, vous serez ce que je suis » ; c’est-à-dire qu’il était vivant comme nous le sommes aujourd’hui et nous mourrons comme il est mort.
Khadim-Mbacke Abass